Les Pays-Bas votent le mercredi, la France le dimanche

Les Français n'ont trouvé que cette journée où ils pouvaient se rendre disponible pour aller à l'urne. Ceux qui ne le peuvent pas sont surement à la pêche. Hors de question de faire pareil aux Pays-Bas, le dimanche étant le jour du seigneur, il faut en trouver un autre jour, le mercredi. Ce jour peut être décalé si ce mercredi est ferié. Voter en semaine fait du vote un devoir comparable aux autres, comme déposer les enfants à l'école où faire les courses. Les employeurs sont priés de laisser du temps à leurs employés pour ce devoir civique. Les bureaux de vote ouvrent suffisement tôt et ferment suffisamment tard pour accueillir ceux qui ne peuvent pas quiter leur poste.

Les Néerlandais ne votent qu'une fois, les français quatre

En France, avec l'élection présidentielle et les élections législatives, les français ont eu à se déplacer quatre fois aux urnes. Les Nérlandais font la même chose en une fois. Le scrutin proportionnel n'a besoin que d'un tour pour désigner les députés. Le Ministre-Président est désigné au cours de cette même élection, c'est la tête de liste du parti arrivé en tête. Seulement avec sa majorité relative, le Ministre-Président doit composer avec d'autres partis pour pouvoir gouverner, cela peut prendre du temps. En France, depuis la Vème république, on veut éviter ces situations intenables de négociation permanante et on préfère les scrutins majoritaires à deux tour désignant un élu à la majorité absolue. Seulement ça coute quatre fois plus cher.

France, Pays-Bas, combien de circonscriptions ?

L'élection générale néerlandaise a lieu le même jour dans tout le pays avec les même têtes de listes. Le décompte des voix s'opère pour tout le pays comme pour une seule circonscription. Mais techniquement les Pays-Bas comptent 20 circonscriptions. Dans chacune des circonscriptions, les partis doivent présenter une liste avec un soutien de 30 électeurs par circo. Les partis choisissent souvent de porter les même candidats sur toutes les listes pour avoir un avantage arytmétique au décompte mais certain petits partis, n'ayant pas de soutien dans tout le pays sont pénalisés par leur absence au scrutin dans une où l'autre des circonscriptions. Cette cuisine permet d'assurer une représentativité géographique mais ne gène pas les électeurs qui peuvent voter effectivement pour la personne qu'il voit à la télé. La France a un territoire plus vaste et compte donc plus de députés. De plus, le découpage y est fait à l'extrème pour avoir une circonscription par député soit 577. Résultat, l'électeur français a peu de chance de voter pour un candidat qu'il a vu à la télé. Les candidats aux législatives utilisent donc les marques des partis pour essayer de convaicre les électeurs. À ce jeu, les plus grands partis sortent gagnants circonscription par circonscription et laissent peu de place aux idées nouvelles que peuvent porter de petites formations. À contrario, le scrutin néerlandais à la proportionnelle donne toute leur chance aux petites formations ce qui rend la vie politique moins clivée. Cela ouvre aussi les portes de la deuxième chambre aux lobbies comme le parti des animaux ou les groupuscules religieux. Cette présence reste néamoins faible et gérable.

Parler politique un jour d'élection, c'est possible, mais pas en France

En France, la campagne officielle s'arrête deux jours avant le scrutin. Le vendredi minuit, les candidats doivent se taire et les journaux aussi. Pas de sondage non plus et ce jusqu'à la fermeture des derniers bureaux de vote de métropole. En interdisant à quiconque d'influencer les votants, on pense faciliter leur discernement. Les Néerlandais ne s'embarasse pas de toutes ces rêgles, les partis font de la pub dans les journaux le jour des élections et tentent de convaincre calmement les électeurs jusqu'qu dernier moment. Hier encore la télé passait en revue les grands moments de la campagne. Quand on voit que tout se passe bien on trouve les choix français plutôt ridicules. Les journaux étrangers l'ont bien compris et en profitent. Comme si les électeurs n'étaient pas aussi influencés par des évènements extérieurs (attentats dans une grande gare, meurtre d'une tête de liste, libération d'otages...).

Et la participation ?

Sans surprise, avec des élections moins nombreuses et organisées en semaine, les néerlandais sont aussi plus nombreux à se déplacer aux urnes que les français. Les élections générales affichent régulièrement une participation aux alentour de 80%. Des récentes élections générales, seule l'élection de 2010 a vu une participation en baisse à 75,40%. Cela reste très au dessus du taux de participation habituel aux legislatives françaises qui n'atteind jamais 70% (57,22% au premier tour en 2012). En fait, le taux de participation néerlandais correspond plutôt à celui des élections présidentielles, le scrutin le plus populaire en France. Le premier tour rassemble régulièrement autour de 80% des inscrits (79,48 % en 2012). Léger avantage néerlandais. Aux Pays-Bas, les autres élections sont, elles aussi, moins populaires. En bas de tableau, on trouve les élections provinciales, équivalent des cantonales en France. Dans les deux cas, à peine la moitié des votants se déplacent.