Cette année encore, les français de l'étranger iront voter pour les élections présidentielles ainsi que pour les législatives. Comme il y a dix ans, le ministre des affaires étrangères qui organise le scrutin, va faire appel à un système de vote par Internet pour les élections législatives. Cela devrait aider nos compatriotes qui habitent loin d'un bureau de vote mais garantir le secret du vote et la sincérité du scrutin n'est pas un défi évident.
En 2012
En 2012, j'avais participé au test grandeur nature du vote par Internet et j'avais relevé l'absence du contrôle citoyen habituel. Un électeur vivant en Belgique avait d'ailleurs montré comment manipuler l'applet Java qui s'installait sur l'ordinateur pour permettre de voter.
fenêtre de login en 2012
En 2017
En 2017, le système avait été revu mais celui-ci n'a pas été jugé suffisamment sûr par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Il faut dire qu'on était dans une période où les élections dans d'autres pays étaient entachées de soupçons de manipulation depuis l'étranger. L'ANSSI soulignait à juste titre un problème d'image.
En 2020 et 2021
Pour l'élection des conseillers consulaires en 2021, un nouveau système avait été choisit testé et approuvé par le ministère. Le prestataire retenu, l'espagnol Scytl a hélas déposé son bilan en 2020 ce qui a soulevé plusieurs inquiétudes. Heureusement le repreneur irlandais Paragon a su assurer le service pour l'élection consulaire qui a finalement eu lieu en mai 2021. Il y a eu un test grandeur nature mais je n'y ai pas participé.
Et maintenant
En 2022 c'est un prestataire français Voxaly (filiale de Docaposte, filiale de la Poste) qui a été retenu pour l'organisation du vote par Internet durant les élections législatives. Un nouveau test grandeur nature a été organisé pour tester le système. Comme il y a dix ans, le contrôle citoyen des opérations de vote reste inexistant mais l'organisateur du scrutin semble plus conscient des risques et limites de cette méthode. La décision de l'ANSSI de 2017 ou la délibération de la CNIL de 2019 sur le vote par correspondance électronique et les différents niveau de risque ont sûrement aidé. De plus, cette année reste encore incertaine consternant la continuation de la pandémie et il n'est pas possible de prévoir la liberté de mouvement dans le monde entier. Pour certains le vote par Internet pourrait être la seule façon de s'exprimer et le ministère travaille donc pour s'assurer que l'électeur puisse accorder sa confiance en ce moyen d'expression.
C'est donc dans ce contexte que j'ai passé quelques minutes de ma vie à cliquer sur des pages web en faisant semblent de voter pour des élections législatives fictives. Le test avait lui aussi deux tours et voici mon compte rendu :