Les mariés de Rembrandt sont deux toiles peintes par le maître de l'école hollandaise Rembrandt van Rijn qui ne se quittent jamais. Les portraits en pied de Marten Soolmans et de son épouse Oopjen Coppit sont retournés au musée du Louvre en ce 21 février 2024 après avoir passé un séjour au Rijksmuseum. Le musée parisien et celui d'Amsterdam s'échangent souvent les deux portraits en faisant attention de ne pas les séparer. Le musée du Louvre devrait les conserver pour cinq ans avant de les renvoyer dans la ville de Rembrandt.
Mais quel juge a prononcé une telle garde partagée de ces deux tableaux ?
Une fois n'est pas coutume, c'est pizzaroquette qui est à l'origine d'un nouveau post ici. Il y a deux semaines il a lancé un défi sur mastodon:
Choisissez 20 bâtiments en brique qui sont restés avec vous ou vous ont influencé(e). Un par jour pendant 20 jours, sans ordre particulier. #mastobriques #20Briques20Jours #20Bricks20Days
Pour ce défi, le fan de briques a partagé cet immeuble Amstelodamois:
Mon sang n'a fait qu'un tour, c'est un immeuble de l'école d'Amsterdam me dis-je, j'en suis sûr ça se voit trop. J'ai dû passer devant plein de fois en faisant des tours de drooderfiets dans le quartier.
En fait nan, je découvre ce bâtiment pour la première fois.
Cet immeuble situé sur la Holendrechtstraat à Amsterdam est une œuvre de l'architecte Margaret Staal-Kropholler, une figure pionnière de l'architecture néerlandaise dont j'apprends le nom aujourd’hui. Effectivement conçu dans le style distinctif de l'École d'Amsterdam, cet immeuble se distingue par sa façade en brique qui semble parcourue de vagues, grâce à des balcons et des avancées arrondis.
Ces arrondis ne sont pas sans rappeler l'immeuble De Dageraad (par Michel de Klerk et Piet Kramer) à quelques centaines de mètres de là dans le Pijp, dont j'utilisais la photo sur mon article présentant l'école d'Amsterdam. À l'époque je passais sous silence le nom de Margaret Staal-Kropholler, persuadé que l'école d'Amsterdam était un repaire d'hommes comme beaucoup de cercles dans ces années 20. J'avais tort et pizzaroquette me le rappelle en m'encourageant à écrire sur elle.
Margaret Staal-Kropholler (1891-1966) était donc la première femme à exercer la profession d'architecte aux Pays-Bas C'était une architecte pionnière. Elle est connue pour ses contributions significatives à l'architecture moderne et pas seulement ses constructions influencées par l'École d'Amsterdam qu'elle a rejointe. Ses projets, comme la Villa Zonnestraal à Hilversum, témoignent de son engagement envers des designs qui combinent esthétique et fonctionnalité. Son héritage continue d'inspirer les architectes contemporains et de célébrer l'importance des femmes dans le domaine de l'architecture.
Elle est particulièrement célèbre pour ses conceptions innovantes et fonctionnelles, qui ont marqué l'architecture résidentielle et institutionnelle de son époque. Staal-Kropholler a été l'une des , et son travail a été influencé par des mouvements tels que l'École d'Amsterdam et le modernisme. Ses projets, comme la Villa Zonnestraal à Hilversum, témoignent de son engagement envers des designs qui combinent esthétique et fonctionnalité. Son héritage continue d'inspirer les architectes contemporains et de célébrer l'importance des femmes dans le domaine de l'architecture.
Promenade architecturale dans Amsterdam
Une promenade de quartier organisée par Het Schip, le musée de l'école d'Amsterdam nous apprend comment la contribution de Margaret Kropholler à l'architecture de son époque est loin d'être anecdotique et ce, justement parce qu'elle est une femme. Elle se considérait architecte de métier mais aussi femme au foyer comme toutes les femmes de son époque. Grâce à cela elle travaillait plus souvent sur des maisons ou des immeubles résidentiels et portait plus d'attention à l'aménagement des intérieurs au point de devenir une pionnière du fonctionnalisme et du modernisme.
Lors de cette promenade, l'architecte Marloes van Haaren, qui a restauré la maison préférée de pizzaroquette, précise que cette maison a été sauvée de la destruction il y a 30 ans. Ce n'est que dans les années 90 qu'a commencé à apparaitre un intérêt pour l'école d'Amsterdam. Marloes van Haaren explique que durant la rénovation, elle a eu l'idée de regrouper deux cages d'escalier mais qu'elle a appris plus tard que cette idée avait déjà été proposée par l'architecte d'origine. « Il ne peut y avoir qu'une femme pour voir ce qui est pratique » ajoute-t-elle avant un « haha ».
La condition féminine
En fait la condition de la femme d'intérieur du début du XXe siècle est la motivation première de son travail d'architecte, elle a commencé a dessiner des lampes et du mobilier (dont cette chaise aujourd'hui exposée au Rijksmuseum) avant de dessiner des intérieurs et de se soucier d'architecture, motivée par l'envie de réduire les efforts déployés par les femmes dans le travail domestique. Elle se disait qu'en concevant des maisons confortables et bien équipées basées sur des plans fonctionnels, elle pourrait faciliter la gestion de leur maison par les femmes. En 1918, elle fait une présentation « La femme et sa maison » devant l'Association néerlandaise des femmes au foyer. Elle aborde les besoins fonctionnels de la femme au foyer, thème qu'elle continuera dès lors, à promouvoir pendant des années par des articles dans les revues ou lors de conférences.
L'école d'Amsterdam
En 1917 elle a été l'une des 5 architectes qui ont été commissionnés pour construire 16 villas au toit de chaume dans le Park Meerwijk à Bergen (Hollande du Nord). Pour certains ce travail est l'acte fondateur de l'école d'Amsterdam.
Elle embrassera complètement le style de l'école quand elle participera à la construction d'immeuble résidentiels dans le cadre du projet urbain du Plan Zuid dirigé par l'architecte H.P. Berlage. C'est dans ce cadre que sortira de terre la maison préférée de pizzaroquette en 1921.
Pour la postérité
Margaret Staal-Kropholler a fait l'objet d'une monographie Margaret Staal-Kropholler 1891-1966 par les auteurs Ellen van Kessel & Marga Kuperusles publié chez Uitgeverij 010 en 1991, contribuant à la découverte de cette architecte tout comme la redécouverte de l'école d'Amsterdam. Les deux pages ci-dessus sont extraites de ce livre.
Margaret Staal-Kropholler a aussi été l'héroine d'un film éponyme par Magda Augusteijn et Wilma Kuijvenhoven sorti en 2013 et que je n'ai pas vu.
Depuis hier (lundi 25 mars 2024), un train de nuit relie Bruxelles à Prague. C'est le train European Sleeper que j'avais annoncé en 2023. Le service a été prolongé depuis Berlin jusqu'à Prague . European Sleeper a enfin réalisé son projet initial qui est de relier quatre capitales sur un seul trajet.
le projet initial :
est devenu ceci :
ce qui est la même chose mais en mieux dessiné.
J'ai déjà parlé ici de l'historique de cette liaison ferroviaire depuis la City Night Line 457 jusqu'aux déboires du début de European Sleeper mais maintenant qu'Amsterdam et Prague sont à nouveau reliés par le train sans changement. il n'y a plus rien à ajouter. Je n'ai plus qu'à vous montrer ce train dans la campagne batave.
European Sleeper relie Bruxelles à Anvers, Rosendaal, Rotterdam, la Haye, Schiphol, Amsterdam, Amersfoort, Deventer, Bad bentheim, Berlin, Dresde, Bad Schandau, Děčin, Usti nad Labem et Prague. trois fois par semaine.
Ce printemps le Rijksmuseum ouvre sa rétrospective Johannes Vermeer et rassemble pour la première fois en un seul lieu, 28 tableaux du maître du XVIIᵉ siècle sur les 37 qui lui sont attribués. Ils sont observables au Rijksmuseum jusqu’au 23 juin par tous les chanceux qui ont put avoir des billets. L’expo, annoncée en décembre est déjà complète depuis des lustres.
Pour réaliser une telle rétrospective, le Rijksmuseum s’est fait prêter 24 toiles de 14 institutions de par le monde dont la plupart sont des grands musées nationaux mais il y a aussi des fondations et d'autres musées comme la Mauritshuis de la Haye qui a bien entendu prêté trois tableaux dont la star la jeune fille à la perle qui fait l'affiche de l'expo.
La France participe à cette exposition avec seulement un tableau prêté par le Louvre et qui a fait l'objet d'un timbre en France en 1982 : La dentelière.
La différence entre les deux reproductions que j'affiche sur mon blog ci-dessous c'est que dans la première elle est autorisée par le musée Mauritshuis et dans la seconde elle est interdite par le Louvre utilise le régime du droit d'auteur pour justifier de cette interdiction comme le rappelle l’ami Thierry Noisette dans un article de ZD Net.
Sur les 14 musées qui ont prêté des œuvres à l’exposition d’Amsterdam, 9, dont le Louvre, prétendent à un copyright sur la reproduction numérique des œuvres du peintre… mort il y a 3 siècles et demi.
Thierry Noisette souligne le travail effectué par Douglas McCarthy, spécialiste de l’open access dans la culture sur les toiles prêtées dans le cadre de cette exposition. Sur les 28 tableaux de l'exposition la moité en fait l'objet d'une revendication de droits d'auteurs par leurs institutions propriétaires. Et Douglas McCarthy de rappeler que dans l'ensemble des pays ayant prêté des tableaux, les droits d'auteurs expirent 70 ans après la mort de l'auteur. Ce qui pour le cas de Johannes Vermeer, mort le 15 décembre 1675 est passé depuis bien longtemps.
Le louvre comme les deux tiers des musées prêteurs, imposent donc des restrictions à la reproduction qu’ils ne sont pas en droit de demander. C’est une pratique contestable qu'on appelle copyfraud et qui est hélas courante. Le Louvre est d’ailleurs dans la récidive puisqu’en 2017, le musée interdisait les photos lors d’une exposition dédiée à ce même Vermeer ce qui a, à l'époque, fait réagir le juriste Calimaq. Le comble de cette exposition est l'interdiction de photographier le tableau de la laitière prêté par le Rijksmuseum dont le musée amstellodamois offre une copie numérique haute définition sur son Rijkstudio.
On notera que les deux musées néerlandais font un sans-faute pour respecter le droit des œuvres dans le domaine public. La Mauritshuis mentionne que l’œuvre est dans le domaine public tandis que le Rijksmuseum a placé ces tableaux sous licence CC0 qui est la licence créative commons équivalente du domaine public.
Il y a neuf ans, à l'occasion d'un voyage entre Amsterdam et Prague par le CNL457, je vous annonçais la fin des liaisons de trains de nuit entre Amsterdam et Prague, Varsovie, Berlin et Copenhague. Beaucoup comme moi ont regretté la fin de ce service unique qui nous permettait d'arriver frais et dispo le matin à l'autre bout de l'Europe.
Seulement depuis neuf ans, l'importance du bilan carbone dans nos vies prend de plus en plus d'importance et depuis les commissaires européens jusqu'au simple voyageur, nombreux sont ceux qui estiment que l'Europe a besoin de trains de nuit. Une ligne entre (Bruxelles, Rotterdam) Amsterdam et Berlin, va donc rouvrir le 25 mai prochain. Les billets sont disponibles dès ce lundi.
J'ai souvent parlé des moulins de Hollande dans ce blog (d'Amsterdam et d'ailleurs) et bien moins souvent des éoliennes que je trouvais pourtant fascinantes quand, il y a 20 ans, il y en avait si peu en France qu'elles donnaient un attrait touristique supplémentaire aux Pays-Bas. Tout-juste ai-je recyclé une vieille photo dans un article récent sur le climat où je pointait du doigt la faiblesse de la production de ces engins.
Depuis les Vestas et autres modèles ont poussé dans nos campagnes et ces grands moulins blancs élancés n'impressionnent plus guère, pourtant ils continuent de représenter une prouesse technique complexe qui fait de l'énergie avec du vent. Quand aux rendements que je décriais plus haut, une installation dans le port de Rotterdam montre qu'il y a longtemps que le seuil des 2 MW est dépassé c'est Haliade-X qui promet de produire six fois plus.
Une éolienne record du monde
Haliade-X est un prototype de nouveau modèle d'éolienne conçu par General Electric promettant de délivrer 12 MW. Ce prototype a été installé sur le port de Rotterdam habitué aux engins de grande taille, halls de stockage, grues portuaires, barges, portiques et porte-conteneurs parmi les plus grands du monde. La grue a été installée il y a plus d'un an, en novembre 2019 et avec ses 248 mètres de haut, et ses pales de plus de 100m, elle domine largement ces installations portuaires. Sa mise en place a nécessité plusieurs grues dépassant en taille la Maastoren.
Encore plus puissante que prévue
Si je parle aujourd'hui de ce moulin situé loin des sentiers touristiques habituels c'est que General Electric a annoncé avoir battu le record de production électrique pour une éolienne en générant 288 MWh en une seule journée. La compagnie a aussi annoncé que le prototype était plus puissant que prévu produisant 13 MW au lieu des 12 MW annoncés. Ce qui permet à certains articles de presse de titrer qu'une seule rotation de cette éolienne permet de produire de l'électricité pour un foyer pendant deux jours. Pas mal…
Ce monstre d'acier blanc ne poussera pas dans nos campagnes. Ce modèle d'éolienne est destiné aux parcs éoliens de haute mer. Le prototype de Rotterdam a déjà été réservé à 190 exemplaires pour le futur parc éolien offshore de « Dogger Bank » au Royaume-Uni. Les premières unités sont prévues à la livraison pour 2021. Elles seront produites… en France sur le site GE de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire.
C'est ce qu'annonce le projet Our house sur son site, un modern museum of electronic music culture va ouvrir ses portes à Amsterdam à l'été 2021. C'est maintenant. Bien plus qu'un musée, la page annonce :
Situé à Amsterdam, Our House est une expérience high-tech rendant hommage à la musique et à la culture électronique. Loin d'être un musée qu'on visite, Our house vous emmène dans un voyage innvovant et futuriste. etc.
C'est le nudge le plus connu du monde selon le Parisien et Europe 1 qui font référence en apprentissage de l'anglais. Les nudges est donc le nouveau mot pour qualifier les incitations douces à faire quelque chose, invitation ludique ou compétitive utilisée en marketing ou en design urbain pour inciter les gens à adopter le comportement souhaité.
La remise en 2017, du prix nobel d'économie à Richard Thaler, auteur d'un livre théorisant le nudge n'est sûrement pas étrangère à cette vague d'explication d'un concept pas si récent avec un nouveau mot anglais.
La mouche de Schiphol est citée comme le nudge le plus connu du monde. Le dessin d'un petite mouche noire imprimée dans le fond des urinoirs de l'aéroport permettrait des économies de nettoyage des toilettes en incitant les hommes à viser quand il font pipi. Cette idée toute simple pour réduire les coûts de nettoyage. Les journaux français n’expliquent pas d'où vient cette idée ni si ça marche vraiment alors nous allons le voir ici.
Fly etched in Urinal at Amsterdam Schiphol Airport cc-by-sa Vincent Lau
Keukenhof, Lisse, dans le nord de la Hollande Méridionale est le plus grand jardin du monde et le plus visité du pays. J'ai décidé de faire écho à ma présentation de ce jardin en mai 2006 alors que j'annonçais sa fermeture imminente. Cette année le jardin ne fermera pas ses portes. Pour cause, il ne les a pas ouvertes, la faute au coronavirus qui nous contraint d'éviter les regroupements de personnes. Mais toutes les fleurs et les bulbes du jardin n'ont pas été plantées en vain, le jardin viens de proposer une visite en réalité virtuelle sur sa chaîne Youtube que je vous présente aujourd'hui.
Nous avons déjà vu sur ce blog, à l'aide de jolies cartes, quels étaient les endroits les plus photographiés à Amsterdam. Les statistiques de flickr permettent de voir qui prennent les photos à quels endroits mais nous n'avons pas vu les photos en question. Voici donc pour me rattraper une liste des photos les plus clichées d'Amsterdam que les touristes aiment à montrer dans les soirées diapos à leur retour ou bien sur leur réseau social préféré. Cette sélection pointilleuse a été faite en toute subjectivité.