Le gouvernement reste minoritaire
Le lundi, 23 mai 2011. - nederlandjes
Lors de la dernière formation du gouvernement, J'avais indique que l'exécutif était issue d'une minorité parlementaire. Le VVD et le CDA qui forment le cabinet Rutte n'ont que 52 sièges sur les 150 sièges de députés. Ils ont besoin pour gouverner du soutien des 24 députés d?extrême droite du PVV. Quand les décisions ne plaisent pas au PVV, le gouvernement se tourne parfois sur les centristes qui offrent un soutien de circonstance moyennant quelques aménagements.
Pour le vote de lois, le gouvernement n'avait pas la majorité au sénat et devait louvoyer pour faire passer ses textes. Les élections provinciales du mois de mars aurait pu changer les choses. Les gouvernements provinciaux issus de ces élections doivent élire les sénateurs. Selon l?arithmétique, le gouvernement aurait obtenu 37 sièges sur 75 ce qui n'est pas suffisant. Mais comme toujours dans ces élections il est possible que certains conseillers provinciaux ne suivent pas les consignes de vote de leur parti et favorisent le gouvernement en place en lui offrant un siège de plus.
Ça n'a pas eu lieu. Selon les résultats de ce soir, les partis de gouvernement (VVD et CDA) et leur soutien (PVV) ne totalisent que 37 sièges de sénateurs. Comme il était envisagé, le Premier Ministre Rutte annonce maintenant vouloir faire alliance avec l'unique sénateur SGP, parti protestant ultra-conservateur pour obtenir une majorité à la chambre haute.
Les négociation vont être serrées entre SGP qui voudra imposer ses conditions et un partenaire, le PVV, libéral et populiste qui a peu de point communs avec le parti protestant radical. Cela peut paraitre curieux, vu de France, de voir un parti presque groupusculaire imposer ses vues sur le gouvernements d'un pays, mais c'est comme ça que la politique néerlandaise se forge et chacun doit faire des compromis.
Commentaires
le mardi, 24 mai 2011.
Elections sénatoriales
« Le gouvernement peut poursuivre », annonce le Telegraaf citant le Premier ministre M. Rutte : « Nous étions et nous restons une coalition minoritaire. Il va donc falloir travailler dur. ( ) Mais il y a beaucoup de points communs avec le SGP. Il est possible de sentendre avec ce parti. Cela vaut aussi pour dautres partis. ( ) Le soutien nest pas automatique. Nous devrons faire preuve dhumilité vis-à-vis des autres formations et tenir compte de leurs positions ».
« Pas de majorité au Sénat pour la coalition », explique le Trouw : les partis de la coalition (CDA et VVD) et le partenaire extérieur du gouvernement (PVV) totalisent 37 sièges sur 75 : 16 pour le VVD, 11 pour le CDA et 10 pour le PVV. Le parti protestant traditionnaliste SGP obtient 1 siège : « ce nest quavec laide de ce parti réformé que les 38 sièges nécessaires sont atteints ». Lopposition obtient 37 sièges : 14 pour le PvdA, 8 pour le SP, 5 pour le D66, 5 pour GroenLinks, 2 pour la ChristenUnie, 1 pour le PvdD, 1 pour 50Plus et 1 pour OSF. « Il est certain que le petit parti SGP a maintenant plus dinfluence. Il ny a pas daccords bien définis entre Rutte, Verhagen, Wilders et la direction du SGP. Il sagit plutôt dun pacte de non-agression tacite. Le gouvernement ne doit pas toucher aux joyaux de la couronne de ce petit parti, qui se situent essentiellement dans le domaine éthique ». Le Volkskrant relève que le Sénateur SGP, M. Holdijk, a déjà « indiqué quil était favorable aux projets du PVV en matière dimmigration. Le chef de file du PVV, Geert Wilders, qualifie le résultat du vote de positif. Récemment, son parti laissait entendre quil pourrait retirer son soutien à la coalition si ses propres ambitions (en matière dimmigration notamment) ne pouvaient pas se réaliser faute de majorité ».
Pour léditorialiste du Financieele Dagblad, « Les partis qui soutiennent le gouvernement Rutte (VVD, CDA et PVV) obtiennent avec le SGP, un parti favorable à la coalition, la majorité à la Première Chambre. Cest une bonne chose. Pour la conduite des Pays-Bas et pour la position institutionnelle de la Première Chambre. ( ) Le gouvernement peut poursuivre sa politique dassainissement des finances publiques, un exercice nécessaire qui ne souffre pas de retard. Simultanément, pour les sénateurs, la tentation de faire de la politique comme à la Deuxième Chambre est devenue moindre. ( ) Le Sénat na pas pour vocation de refaire le travail de la Chambre basse. Il tire son autorité de la qualité de ses arguments. Rejeter des lois adoptées à la Deuxième Chambre pour des motifs politiques minerait son autorité ».
Le Trouw pose la question de la présidence de la nouvelle Chambre, qui sera installée le mardi 7 juin prochain : « En tant que plus grand parti au Sénat, le VVD présentera un candidat. Toutefois, le président actuel, René van der Linden (CDA) a encore ses chances. On ignore comment voteront les nouveaux sénateurs. Dans le passé, le PvdA, le CDA et le VVD se partageaient les présidences des deux Chambres et du Conseil dEtat. La travailliste Gerdi Verbeet préside la Deuxième Chambre, on parle du ministre CDA Donner pour remplacer son collègue de parti Tjeenk Willink à la Vice-Présidence du Conseil dEtat. Une présidence VVD au Sénat paraîtrait logique. Mais ces trois partis ne sont plus les seuls à décider ».