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vendredi, 18 décembre 2015

Le revenu de base s'installe aux Pays-Bas

Des économistes et autres penseurs estiment que l'humanité a maintenant les moyens de se doter d'un système où les moyens de subsistance ne se basent plus sur le seul travail. La richesse collective est actuellement suffisante pour qu'au niveau d'une ville, d'une région ou d'un pays on puisse prendre en charge les besoins de base de tous sans distinction. Sauter le pas en donnant à tous ces ressources sans condition, abandonner les allocations d'assistance et laisser le reste aux initiatives individuelles ; c'est l'idée du revenu de base qui a été présenté au public en 2013 dans le cadre d'une campagne citoyenne européenne. C'est à ce moment que j'ai découvert cette idée que j'ai promue aussitôt intéressé par les possibles que cela ouvrait. La pétition européenne n'a pas collecté le nombre suffisant de signatures pour que la commission s'y intéresse mais l'idée s'est diffusée un peu partout pour être reprise et défendue par de nombreux acteurs qui ne faisait pas toujours l'unanimité. À ce jour aucune collectivité ne l'a mise en place.

Au pays bas, 2015 a été un tournant pour la prise en compte de cette idée.

Il y a d'abord eu cette campagne de crowdfounding menée par l'économetriste Sjir Hoeijmakers pour consacrer plus de temps à son activité militante pour le revenu de base. Sa page Dream and Donate de demandait pas de fonds pour cette cause mais un revenu de base de 1000€ par mois pour lui même afin qu'il puisse faire ce qui l'intéresse de son temps (sous entendu, militer pour le revenu de base, chose qu'il détaille quand même en profondeur).

Nouveau mot: Tegenlicht

La traduction littérale de Tegenlicht pourrait être contre lumière mais c'est plutôt contre jour qu'on dit en français. C'est le nom d'une émission sur la chaîne documentaire VPRO.

Le titre du tegenlicht du 25 avril 2015 était argent gratuit (Gratis geld). Vu l'attrait des néerlandais pour les promos en tout genre, il est probable que le titre ait fait mouche mais le sujet était le revenu de base (basisinkomen)[1]. Ce documentaire, avec plein d'intervenants intéressants qui discutent les expériences plus où moins comparables dans l'histoire ou le coût total d'un tel projet (30 milliards d'euros pour tous les Pays-Bas), a marqué les esprits.

Plusieurs municipalités ont été intéressée par le sujet et se sont demandés comment le mettre en place. Puisque l'on ne met pas en place un tel changement sans étude d'impact, la question de l'expérimentation de ce revenu de base s'est posée. La commune d'Utrecht, quatrième ville du pays en population se pose la question de la mise en place d'une telle expérimentation, vite rejointe par d'autre communes grandes et moyennes comme Groningue, Maastricht, Gouda, Enschede, Nimègue ou Wageningen.

C'est surtout l’intérêt d'Utrecht qui a fait circuler la nouvelle dans le monde. Notons que le titre de Slate Utrecht, la ville où la pauvreté n'existera (peut-être) plus est plutôt racoleur parce qu'à ce stade, la ville ne sait pas encore exactement comment la ville va tester ce revenu de base. L'idée est d'avoir un groupe de gens, bénéficiaires d'aide sociale dont les aides seront remplacées par un revenu de base qui ne sera pas suspendu s'ils trouvent un emploi ou s'ils s'en sortent autrement et un groupe test qui continuera à recevoir les aides sociales selon le modèle actuel. Il est trop top pour savoir si les autres municipalités se joindront à cette même étude ni même combien de temps cela durera mais l'idée est bien là et promis, au 1er janvier 2016 les premiers versement du revenu de base seront versé sur les comptes en banque ces heureux testés.

Il faudra aussi revenir voir les résultats quelques années plus tard en regardant la vie des allocataires et la vie des bénéficiaires du revenu de base.

Note

[1] Pour le coup, vous avez trois nouveaux mots pour le prix d'un seul. C'est l'effet revenu de base…

vendredi, 3 juillet 2015

Le Grand Départ: Au tour d'Utrecht

Comme nous l'a promis notre ambassadeur, la quatrième ville des Pays-Bas[1] est le point de départ du tour de France ce 5 juillet et déjà c'est effervescence dans la capitale ferroviaire du pays. Comme lors du passage du Giro en 2010 à Amsterdam de nombreuses animations sont proposées en amont de la course proprement dite. Depuis des mois les voitures surmontés des Nijntjes géants, le petit lapin blanc est un enfant du pays, portant les maillots champions du tour, sillonnent la ville pendant que d'autres font leur tour de Franz.

grand-depart-utrecht2015.jpg

Depuis le début de la semaine, la ville entière s'est parée de jaune (Geel) car le tour s'y est installé. Les équipes sont déjà là et ont été présentée officiellement à la presse le 2 juillet. L'habituel contre la montre du prologue aura lieu le 4, veille du grand départ le dimanche 5. Entre temps c'est la fête dans la ville avec de nombreuses activités autour du vélo. Le village de l'Avant Tour a élu ses quartiers dans la plus grande halle d'expo du pays, la Jaarbeurs[2].

Parmi les manifestation en marge du tour, on peut noter une opération (pièces) jaunes (la couleur du maillot jaune) portée par la fondation Vrienden WKS. Des jeunes réaliseront des exploits sportifs pour collecter des fonds qui iront aider à aménager des espaces pour les enfants dans les hopitaux.

Les Pays-Bas sont le pays du vélo et c'est sans doute pour cela que les villes s'y battent pour obtenir le passage du tour. Les Pays-Bas sont le premier pays de départ du tour hors de France avec pas moins de 6 départs depuis celui d'Amsterdam en 1954.

Cette année Utrecht, qui veut devenir la capitale européenne du vélo profite du tour pour faire sa promotion et tout ce qu'elle fait pour le tour vient d'enfant du pays. On a vu que les voitures étaient surmontés de lapins blancs Nijntje (ou Miffy), créé par l'Utrechtois Dick Burna. Le design de l'affiche du Grand Départ, quand à lui est inspiré de Gerrit Rietveld, architecte du mouvement De Stijl qui a produit la fameuse chaise bleue mais aussi une brouette qui ressemble au logo ci dessus.

kruiwagen de Gerrit Rietveld

Enfin, la chanson du tour «Bon voyage» est écrite et interprétée par Blaudzun, un Utrechtois barbu et le clip a été réalisé par les Utrechtois Job, Joris & Marieke. Oui, vous avez bien lu, ce sont eux qui ont gagné le prix du public au festival des très court cette année avec un autre très court « A single life ». Voilà comment je termine ce billet sur le tour de France en rappelant les deux précédant billets dans une sorte d'épanadiplose vélocipèdique. Bon voyage en Asie/Mes-vacances-en-Asie et le Festival très court en un seul clip:

Notes

[1] Utrecht est la quatrième ville la plus peuplée des Pays-Bas après Amsterdam, Rotterdam et la Haye qui ont déjà accueilli le Grand Départ. Pour Rotterdam, c'était en 2010 et j'en avait parlé

[2] Dont je vous ai déjà parlé à l'occasion de salons

vendredi, 26 juin 2015

Mes vacances en Asie

Autant vous le dire tout de suite pour éviter toute confusion, je ne suis pas parti en Asie et je ne vais donc pas vous parler de mes vacances[1]. Je vais vous parler des vacances de Zilla van den Born, graphiste-designeuse d'Amsterdam. Ces vacances en Asie, ce sont les siennes.

L'année dernière, Zilla terminait son cursus de graphisme à l'école d'art d'Utrecht (Hogeschool voor de Kunsten Utrecht) plus connue sous le nom d'HKU. Son projet de fin d'année se devait de montrer sa créativité et sa connaissance en matière d'édition d'images, de production video, de documents imprimés etc. Le coté créatif de son projet l'a rendu célèbre ce qui est très bon quand on se lance dans cette activité et comme elle sort de l'école quoi de mieux qu'une blague de potache. Elle a fait croire à ses amis et famille qu'elle était partie en vacances en Asie du sud-est alors qu'elle est resté cinq semaines dans sa chambre à Amsterdam. Son projet de fin d'année est exposé sur le site de l'école sur la page Sjezus zeg Zilla. Sjezus zeg Zilla (Oh mon Dieu Zilla) est la réaction de ses proches quand ils ont découvert la supercherie.

Sjezus zeg Zilla page

Pour berner son monde, Zilla a simplement alimenté sa page facebook, son twitter et son compte vimeo avec des messages des photos et des vidéos de ses soit-disant vacances, messages, photos et vidéos qu'elle peaufinait depuis sa chambre Amstelodamoise. Pour les photos de food porn[2], elle est simplement allée diner dans un des nombreux restaurants asiat' de la capitale mais pour les photos de plongée ou de voyage en tuk-tuk, elle s'est assuré la complicité dans copain photographe qui manie la retouche d'image à merveille comme tout bon photographe. Le plus déroutant vient peut-être les sessions skype qu'elle avait avec ses proches, soit-disant depuis son hôtel alors qu'elle était toujours dans sa chambre à Amsterdam, après s'être offert un coup de soleil dans un solarium de la ville.

Une autre vidéo de la blagueuse montre ses famille et amis devant l'annonce de la supercherie. Surprise, étonnement, incrédulité et colère se lisent sur les visages. Si certains ont trouvé ça rigolo, d'autres n'ont pas du tout apprécié que leur petite Zilla (Sjesus zeg Zilla) leur mente.

Une nouvelle approche des médias sociaux ?

Pourtant, on peut dire que tout le monde le sait, les média sociaux ne sont pas le miroir de la vérité. Il véhicule plutôt une image que chacun se sculpte plus ou moins consciencieusement, plus ou moins consciemment. Zilla a expliqué à la publication de son projet que « tous le monde sait que les images des mannequins sont trafiquées mais nous oublions souvent que nous trafiquons aussi la réalité avec nos propres vies ». Au delà des images, c'est notre vie entière que nous passons sous le filtre des média sociaux et l'expérience de Zilla montre jusqu'à quel point cela peut aller[3].

Si la blague de Zilla est un gros mensonge assumé, combien d'entre nous archivent une image mensongère de leur propre vie sur les réseaux sociaux sans vraiment l'assumer ? La question reste ouverte mais cela nous rappelle qu'il est préférable de prendre les messages que nous recevons en ligne avec parfois plus de pincette que nous ne le faisons habituellement.

Les vacances

Ce premier juin, Zilla a posté une photo de son départ en vacances sur son compte facebook... Devinez quelle est la première réaction ?

Zilla part en vacances

Notes

[1] Pour ceux qui veulent en savoir plus sur mes vacances en Asie, je vous invite à relire ce billet avec une photo de la rivière Tembeling en Malaisie.

[2] Vous savez, ces gens qui postent une photo de ce qu'ils ont dans leur assiette...

[3] C'est un sujet d'étude qui continuera à être exploré je pense, ici Zilla est citée dans une convention de communication en Allemagne !

jeudi, 3 novembre 2011

Le dernier bureau de poste (Utrecht)

En janvier dernier, j'ai parlé de ce qui sera peut être le dernier bureau de poste encore en place. En fait j'avais une vision bien amstelodamoise de l'histoire. Il restait encore bien des bureaux de poste dans le pays et il restait même un bureau de poste central (hoofdpostkantoor) historique dans la ville d'Utrecht. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, ce bureau vient de fermer ses portes. Le bâtiment, classé monument historique, ne verra plus passer les sacs de courrier.

De nombreux commentaires indiquent que ce n'est pas uniquement le dernier des bureaux de poste des Pays-Bas mais c'est aussi le plus beau. Le bâtiment est un exemple monumental de l'école d'Amsterdam[1] en plein centre d'Utrecht, sur la Neude.

La construction du Hoofdpostkantoor d'Utrecht a commencé en 1919 pour se finir en 1924. Son architecte Joseph Crouwel, est un grand nom de l'école d'Amsterdam, ayant fait ses armes avec Karel de Bazel et Hendrik Petrus Berlage. C'est peut-être par ce bureau de poste central d'Utrecht que Joseph Crouwel est connu mais il a aussi réalisé d'autres bureaux de poste dans le Pays comme à Haarlem et Bussum. La taille de la façade avant avec ces grandes baies vitrées le rend impressionnant pour un bâtiment de cette époque mais beaucoup moins aujourd'hui à l'age des tours de cristal. C'est surtout l'intérieur, notamment la grande voûte ovale, marque de fabrique de Joseph Crouwel, qui rend ce bureau de poste si impressionnant. Le tout est souligné par des statues et ornements en pierre bleue par Hendrik van den Eijnde, dont une déesse Europe très masculine et taillée à la serpe. L'arrière du bâtiment est plus caractéristique de l'architecte avec ses tours ovales aux minces baies vitrées. Si vous passez par là n’hésitez pas à faire le tour.

Statue "EUROPA" du bureau de poste d'Utrecht

Statue `Europa´ du bureau de poste central d'Utrecht, Hendrik van den Eijnde. Photo: Pieter Deurne (GFDL)

Beaucoup ont dû regretter la fermeture au public de ce bâtiment classé mais la TNT Post avait annoncé de longue date ses bureaux de poste allaient disparaître et que les gens iraient acheter leurs timbres dans les supermarchés. Voici donc la fin du dernier bureau de poste.

Pour contenter ceux qui regrettent de ne pas avoir pu visiter ce bâtiment historique avant, un site danois a mis en ligne un panorama à 360 degrés de ce hall impressionnant, Vous pouvez donc faire le tour des comptoirs vides du dernier bureau de poste, directement chez vous, en plein écran.

Cliquez donc sur l'image pour en voir plus.

Note

[1] École (mouvement) d'architecture dont j'ai déjà parlé en donnant surtout des exemples d'Amsterdam.

jeudi, 15 février 2007

Bienvenue en France... à Utrecht

Du 16 au 18 février, le Salon Bienvenue en France se tiendra à la Jaarbeurs d'Utrecht. Le site web précise en français :

Bienvenue en France est l'événement de référence pour les consommateurs passionnés par la France. Culture, gastronomie, propriété et tourisme... autrement dit le meilleur de la France sous un seul toit, celui de la jaarbeurs à Utrecht.

Bienvenue en France

Tout est dit dans cet article, La France est interessante pour les Néerlandais, au point d'avoir un salon qui lui est consacré. On sait que la France est un lieu de vacances privilégié pour les Néerlandais, ils sont nombreux à venir avec leur caravane dans les campings de Dordogne et d'ailleurs. Certains y achêtent même leur résidence secondaire[1]. Il y en a même qui profitent de leur séjour en France pour goûter à la cuisine locale.

Il semble y avoir ici un véritable engouement pour la France et l'espèce d'art de vivre insaisissable qu'elle représente. On retrouve ceci dans le nom de certains produits chez Albert Hein et dnas les «CÔTE D'AZUR» imprimé sur les tables en terrasse de certain cafés. Cette francitude un peu artificielle ne se traduit pas par une amélioration de la balance commerciale entre nos deux pays. Apparemment les Néerlandais et les Français se cherchent encore...

Le salon Bienvenue en France tentera de remplir les vides en proposant aux Néerlandais tout ce dont ils ont besoin quand on parle de France : des cours de langue[2], des agents immobiliers, des restaurants et des produits du terroir ainsi que la chanson française... C'est dès demain et c'est à la jaarbeurs d'Utrecht.

Notes

[1] Même si des fois cette maison est privée d'électricité.

[2] La vrai langue française, avec Merde, le manuel du vrai français !

mercredi, 18 octobre 2006

Linux World à Utrecht

Linux World Utrecht La semaine dernière, je suis allé à Utrecht. J'ai pris le train pour me rendre à un salon qui aurait pu m'interesser : Linux World 2006. Le salon n'était pas trop à la hauteur de mes attentes mais comme ça m'a permis de faire du tourisme, je vais vous en parler un peu. Linux World se tenait dans un hall d'exposition en compagnie de deux autres salons informatique : infosecurity.nl et storage expo. Linux World était le plus petit salon. Je n'ai pas vu grand chose des conférences puisque je n'étais pas là pendant celles en anglais mais les thèmes n'étaient pas très sexy à mon goût. Pour le reste du salon, il n'y avait pas beaucoup d'exposants. Un gros stand vert Novell-suse faisait face à un gros stand rouge Red-hat venu de Belgique. Un coin des associations, géré par l'Internet Society Nederland regroupait quelques assos nationnales dont les membres avait déserté le salon pour aller aux conférences ou ailleurs. Un carré de 70 m² avec personne dessus et quelques tracts qui trainent.

On est loin de ce que peut offrir le salon analogue à Paris. Solutions Linux Paris, c'est quand même autre chose. Un salon unique, plus d'exposants, plus d'associations avec des stands toujours disponibles... et aussi plus de visiteurs. Le premier jour les organisateurs de Linux World étaient fiers de m'annoncer par SMS, 600 visiteurs. Linux n'est vraiment pas une mode ici...

Le salon Linux World avait lieu à la Jaarbeurs, le Hall d'exposition de la ville (qui a obtenu le koningklijk), juste à coté de la gare Utrecht CS. Il hébergeait aussi une sorte de salon de l'Étudiant qui devait être 5 fois plus grand et plus fréquenté que les salons informatiques sus-cités. J'aurais dût être étudiant.

Koningklijk Jaarbeurs Utrecht

Et aussi

Mozilla aux Pays-Bas
Amsterdam adopte le libre
Notre Microsoft ne marche plus

vendredi, 21 juillet 2006

Le Randstad

Peut-être que je vous parlerais de l'agence de travail temporaire un jour mais je vais présenter ici un exemple de conurbation particulier. La grande agglomération néerlandaise qu'on appelle Randstad.

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