Venlo, ville test

Avant de vous parler du cas spécial d'Amsterdam, je vais faire le point sur la ville de Venlo, petite ville du sud du pays, en bordure de l'Allemagne. En raison d'un regroupement avec des communes limitrophes, [1], la ville de Venlo tiendra des élections anticipées le 18 Novembre prochain. Bien qu'il y ait d'autres villes qui ont des élections anticipées en novembre, le cas de Venlo est emblématique parce que c'est la ville d'origine de la coqueluche politique actuelle: Geert Wilders, leader du PVV (parti de la liberté).

Sans le PVV

Le PVV est ce parti d'extrème droite qui est arrivé en seconde position aux dernier scrutin national pour les élections européennes de 2009. La surprise grande parce que ce parti a à peine deux ans d'existence mais elle est justifiée par le fait que les gesticulations de son leader Geert Wilders sont très médiatiques. Wilders surfe sur la vague raciste introduite aux Pays-Bas par Pim Fortuyn et quelques autres leaders plus ou moins xénophobes. Les attaques contre l'islam et les musulmans sont sa marque de fabrique[2] mais il sort aussi quelques fadaises populistes pour se faire remarquer et fâcher les partis au gouvernement.

Et ça marche, le PVV est aujourd'hui le premier parti du pays selon le dernier sondage Maurice de Hond, le créditant de 27 sièges à la deuxième chambre. Tout va donc très bien pour le PVV sauf que le parti est encore très jeune et qu'il ne dispose pas d'un appareil sérieux ni de cellules locales bien organisées. Résultat il a du annoncer en juin dernier que son parti ne serait présent que dans les villes ou le parti disposerait de candidat valables: Rotterdam, La Haye, Venlo et Den Helder eetaient envisagé parce que le PVV était arrivé en tête aux élections européennes. Après s'être entretenu avec les candidats potentiels pour la ville de Venlo, les cadres du PVV ont décidé de ne pas retenir les candidats préssentis. Pas assez compétents qu'ils ont dit. Peut être pas assez fidèle aussi... Cela n'a pas été annoncé mais le PVV est un parti qui a beaucoup de fans, qui accepte les dons mais pas les membres ce qui permet aux chefs de garder la main sur le parti et d'éviter qu'il n'implose comme feu la LPF (Le parti de feu Pim Fortuyn). C'est un choix plein de bon sens mais quand même ça craint pour un parti populiste de rejeter des supporters.

Avec le PVV?

Les candidats recalés ont annoncé en août, leur intention de se présenter derière un certain Paul Lamberts, en créant leur propre parti, le Partij voor Venlo, un PVV local qui n'a pas l'aval du PVV national. Les cadres du Parij van de Vrijheid leur ayant interdit d'utiliser le sigle PVV, les candidats ont décidé de créer leur parti Beter Venlo (Venlo amélioré). Ce, avant de jeter l'éponge le 16 septembre dernier.

Les Musulmans contre-attaquent

Si le PVV n'aura pas de candidat à Venlo, le nouveau parti musulman des Pays-Bas (NMP) a décidé de présenter des candidats dans cette ville. Le fondateur du NMP, Henny Kreeft est un néerlandais converti à l'islam. Il a créé ce parti en 2007 pour impliquer les musulmans dans la vie sociale et réduire les incompréhensions entre musulmans et non-musulmans. Il ajoute que la présence de son parti à Venlo n'a rien à voir avec le fait que ce soit le ville natal de Wilders.

Les autres?

Les partis traditionnels sont biensur présent à Venlo. Aux dernières élections municipales de 2006, le parti travailliste (PvdA) avait fait un carton dans tout le pays et fortement réduit le score du parti démocrate chrétien (CDA) qui dirige la ville depuis des décennies. Les PvdA est aujourd'hui au plus bas dans les sondages et son électorat se tourne maintenant vers les verts de gauche (Groenelinks), les démocrates du D66, les socialistes du SP et même le PVV. À part le PVV qui ne présente pas de candidats pour les municipales, les autres partis ne sont pas très forts à Venlo. Le scrutin est donc plus que jamais ouvert. Résultats dans quelques jours...

Notes

[1] Tegelen et Belfeld. Venlo n'est pas la seule ville à ne pas tenir ses élections municipales le 3 mars prochain.

[2] Il reprend un champ laissé libre par Ayan Hirsi Ali depuis sont départ.