On l'a vu, les mots sont migrateurs, parmi les mots que les français sont allés chercher en Hollande, il y a le mot kermesse, qui vient du mot kermis, signifiant fête foraine.

À l'origine, on parlait de kerkmis, littéralement la messe de l'église. L'inauguration d'une nouvelle église était souvent une grande messe suivit d'une fête, en l'honneur du Saint auquel l'église était dédiée. Le deuxième "k" du mot s'est perdu à mesure que la fête perdait son caractère religieux.

En France, on parle encore de fête patronale pour désigner la fête au village qui coïncide souvent avec la fête du saint patron du village ou de son église. À la fête au village, les forains s'installent sur un lieu convenu et tous les habitants profitent des attractions.

C'est la même chose aux Pays-Bas ou kermis désigne aujourd'hui une fête foraine plus ou moins grande. Il a donné en France le mot kermesse qui convient plutôt aux petites fêtes mais l'esprit de fête est toujours là.

Bien que la tradition de kermis soit essentiellement catholique (Les protestant n'ont pas de saints)[1], les protestants ont, eux aussi, adopté la fête foraine d'autant que le caractère religieux de la fête n'est plus toujours évident.

Il reste quelques endroits du Brabant ou la fête locale est précédée de processions religieuses, comme à Tilburg, où l'origine religieuse et traditionnelle de la fête est utilisée pour défendre les intérêts des forains[2].

Notes

[1] voir Catholiques et protestants.

[2] De mémoire, les forains s'y sont vu refuser l’installation d'une grande roue pour non conformité avec les règles d'urbanisme !