La fièvre Q, une épidémie chasse l'autre
Le samedi, 12 décembre 2009. - dagelijks
Pendant que le monde entier dépensait son temps et son argent à préparer la venue de la grippe A H1N1, la fièvre Q faisait son petit bonhomme de chemin aux Pays-Bas. Aucune menace de pandémie mondiale, rien d'alarmant mais quelques mesures de précaution qui, apparemment auraient pu être prises avant d'arriver aux extrêmes décisions d'urgence de ces derniers jours.
Le gouvernement a annoncé cette semaine l'extermination de centaines de chèvres, tous les troupeaux parmi lesquels certaines chèvres avait contracté la fièvre Q. La fièvre Q (ou coxiellose)est une maladie bactériologique qui est souvent véhiculée par les ovins, caprins et les animaux domestiques, chiens et chats. Les cas se transmettent à l'homme et aux Pays-Bas, il y a eu quelques 2300 cas recensés jusqu'à présent alors que la maladie était inconnue du grand public le mois dernier. On dénombre 6 morts jusqu'à présent. Des chiffres qui justifie les mesures abattage massifs.
Alors que la grippe A H1N1 (ici on l'appelle grippe mexicaine) a fait couler beaucoup d'encre et de vaccins dans les seringues, on est loin de la catastrophe sanitaire que certains annonçaient. On apprend aujourd'hui dans les journaux que la fièvre Q a été identifiée à plusieurs reprises dans le pays depuis 2007 alors que la première mesure pour l'endiguer a été prise jeudi avec l'abbatage de 55 troupeaux de chèvres.
Les Pays-Bas étant le seul pays au monde avec des défenseurs des animaux au parlement (depuis les élections générales de 2006), il est attendu que la décision soit contestée. Marianne Thieme, chef du parti pour les animaux (Partij voor de Dieren) est la plus virulante à la chambre basse mais aussi dans les journaux ou plusieurs éditorialistes reprennent son discourt. Marianne Thieme dénonce l'agriculture intensive et les ferme-usines que le principal parti au pouvoir (CDA) soutient. Elle accuse cette politique d'être la cause de la propagation de la fièvre Q et parle d'«homicide coupable».
Les journaux ne vont pas aussi loin mais accusent le gouvernement d'avoir réagit trop tard. Les éditorialistes ne font biensur pas leur propre critique, si on n'a jamais entendu parler de la fièvre Q avant ça, ce n'est vraiment pas de leur faute. Certains comme le Telegraph en profitent pour fustiger Marianne Thieme, qui comme souvent lorsqu'un lobby essaye de se lancer en politique, n'a pas de discours politique bien au point. Le journal populiste dit carrément qu'elle a pété un plomb sur cette histoire de chèvres.
L'AD par contre publie une entrevue avec la leadeuse du parti pour les animaux. Elle parle de cette histoire qui fait l'actualité mais aussi de la grippe A H1N1. Aux Pays-Bas on l'appelle grippe mexicaine (Mexicaanse griep) alors que le monde entier parle de grippe porcine. Mais qu'ont-ils fait les pauvres cochons?