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mardi, 27 août 2024

Uber encore condamnée aux Pays-Bas pour ne pas respecter les données personnelles de ses chauffeurs en France

La CNIL vient de l'annoncer :

Transferts de données hors UE : sanction de 290 millions d’euros à l’encontre d’UBER

Le géant mondial des taxis sans licence de taxi a écopé d'une forte amende pour non-respect du règlement européen sur les données personnelles. C'est la Ligue des Droits de l'homme et du citoyen en France qui a porté plainte de 170 chauffeurs de la plate-forme Uber auprès de la CNIL. La CNIL a ensuite transmis la plainte à l'autorité néerlandaise Autoriteit persoonsgegevens (ou APD en anglais) en vertu de la règle du guichet unique qui impose que l'affaire soit traitée par l'autorité de régulation des données personnelles du pays où réside l'organisation qui traite les données.

L'autorité annonce donc cette décision de l'AP du 22 juillet 2024 en expliquant le rôle de coopération qu'elle a tenu et le motif de l'amende : le non respect de l'article 44 relatif au transfert de données hors de l'Union européenne.

Le communiqué de l'AP AP legt Uber boete op van 290 miljoen euro om doorgifte data chauffeurs naar VS donne plus de précisions. Entre 2020, année ou la cour de justice de l'UE a invalidé le Privacy Shield qui (ne) protégeait (pas bien) les transferts de données entre l'UE et les États-Unis. Un nouveau cadre a été mis en place entre les deux coté de l'atlantique et Uber a commencé à utiliser ce cadre fin 2023. Seulement entre 2020 et 2023, les données personnelles des chauffeurs Uber ont continué à être envoyées aux États-Unis sans utiliser d'outils de transferts. L'autorité néerlandaise a donc jugé que la protection des données était insuffisante. Elle souligne que certaines de ces données étaient même des données sensibles comme des informations médicales.

La société Uber a annoncé faire appel de la décision en disant en gros qu'elle n'avait rien fait de mal.

Les autres amendes d'Uber

La société Uber n'en est pas à sa première amende pour non-respect du RGDP. En 2018, elle a été condamnée pour avoir tenté de cacher une fuite des données personnelles de ses chauffeurs et clients. La loi oblige une organisation victime de fuite de données de le communiquer sous 72 heures à l'autorité des données personnelles, ce qui n'est pas facile à faire quand on veut cacher l'info. (source)

En décembre 2023, suite à la plainte de la Ligue des droits de l'homme et du citoyen, la société Uber avait déjà été condamnée à une amende de 10 millions d'euros pour, cette fois, non-respect du droit d'accès. L'autorité avait jugé que la demande d'accès à ses données personnelles était inutilement compliquée et que les données envoyées étaient mal présentées. Elle a aussi constaté que les mentions légales sur le traitement de données personnelles (vous savez, ces pages très longues et chiantes que personnes ne lit) n'étaient pas complètes sur le site d'Uber. Pour cette amende aussi, la société a fait appel de la décision. (source)

Une plainte française qui aboutit

Ce n'est pas le montant record que la société Meta a été amenée à payer en Irlande en 2023 pour avoir, elle aussi, exporté ses données vers les États-Unis sans cadre sécurisé. C'est néanmoins une plainte française (Klachten uit Frankrijk) qui aboutit à une amende conséquente et ça mérite d'être souligné.

Certaines mauvaises langues (ici je parle d'aeris, habitué des plaintes CNIL qui trainent) disent que c'est heureux que la décision ait été prononcée aux Pays-Bas. La CNIL, réputée plus laxiste, n'aurait peut-être pas condamné Uber.

Pourtant, rien que pour 2023, la CNIL a prononcé 42 sanctions, pour un montant de près de 90 millions d’euros. Elle ajoute même au bilan de son action répressive, 168 mises en demeure et 33 rappels aux obligations légales ont également été notifiés. Ce n'est pas rien.

C'est une année record et cela place la France dans le peloton de tête des autorités aux sanctions cumulées les plus fortes, devant les 9 millions d'euros d'amendes en Allemagne, mais derrière les 243 millions des Pays-Bas et le milliard infligé en Irlande.

Les chiffres diffusés dans le rapport annuel de l'organisme européen fédérant toutes les autorités nationales (EDBP) sont à prendre avec du recul. Ils ne traduisent pas forcément l'efficacité ou la sévérité de telle ou telle autorité nationale. Les chiffres élevés néerlandais et iIrlandais traduisent surtout la forte présence dans ces pays facilitant la fraude fiscale, de multinationales au chiffre d'affaires élevé. On peut même être tenté de penser que ceux qui font de l'optimisation fiscale sont aussi ceux qui tentent de contourner le plus le RGDP.

Mais pour en revenir à l'évaluation de la sévérité de la CNIL on peut regarder en détail le rapport annuel de l'EDPB qui explique que l'autorité française a prononcé 37 sanctions pour un montant de 79.164.500 €. Oui les chiffres sont différents sans que je puisse expliquer la différence. Par contre, l'EDPB liste les deux sanctions de 2023 les plus importantes, 5,2 milions d'euros d'amende pour Clearview AI pour ne s'être pas conformé à une décision de 2022 et 40 millions d'euros pour CRITEO pour absence de collecte du consentement, avec des plaintes venant d'ailleurs en Europe.

aeris souligne justement qu'il n'y a que dans le cadre européen que la CNIL sait se montrer sévère et c'est parce qu'avec le principe de guichet unique, les décisions, bien qu'instruites en France, sont suivies par d'autres autorités européennes, souvent à l'origine de la plainte. Une autorité nationale peut demander à une autre de revoir son jugement parce que ne protégeant pas assez les utilisateurs de son pays. La procédure est menée par l'EDPB et la CNIL doit revoir sa copie en prononçant une amende plus élevée. C'est ce qui est arrivé en 2022 quand les autorités espagnole, polonaise, britannique ainsi que celles de Sarre et de Basse-Saxe ont contraint la CNIL de revoir à la hausse la sanction du groupe Accord pour non-respect de plusieurs règles du RGPD.

Avec 290 millions d’euros d'amende, la CNIL ne devrait pas avoir à utiliser la même procédure pour le cas Uber.

jeudi, 2 décembre 2021

Mon nouveau fairphone

Juste après avoir dit que j'étais très content de mon vieux téléphone, je m'en suis acheté un nouveau. Je dois dire que je ne le regrette pas. C'est aussi un fairphone : Le fairphone 4.

le FP4 dans mes mains

Que c'est-il passé ? Qu'est ce qu'il m'a fait changer d'avis ?

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mardi, 28 septembre 2021

Grâce à Agnès Crepet mon téléphone marche mieux

Il est bon parfois d'assurer le suivi de ses posts de blog. Par exemple, en 2009, je racontait comment j'ai rencontré Tristan Nitot à Utrecht. Six ans plus tard, je vous parlait de ce qui allait devenir mon téléphone éthique et mobile. Depuis l'eau a coulé dans les canaux et Tristan Nitot ne représente plus Mozilla Europe mais il s'est mis au vélo ce qui pourrait justifier sa présence dans ce blog. Il anime surtout un podcast l'Octet vert, Le podcast qui parle de climat, de numérique et qui file la pêche !

De son coté, Fairphone™, la société qui produit mon téléphone éthique a sorti un nouveau modèle FP3 mais j'ai gardé mon modèle FP2 parce que y a pas de raison que je change un truc qui marche même s'il montre des signes de faiblesse après six ans. Surtout en ce printemps confiné, le système d'exploitation n'était plus mis à jour, ce qui rendait certaines applications vraiment inutilisables. Toutes les grandes marques de mobiles assurent des mises à jour système pendant deux ans et après c'est dimerde a ou[1]. Fairphone veut vendre des téléphones durables, alors les pièces sont encore disponibles et le système (Androïd) est mis à jour même sept ans après la sortie du téléphone. Seulement voilà, le fournisseur de la puce de mon FP2 de 2015, lui, n'assure plus le support des nouvelles versions d'Android ce qui rend les mises à jour un peu plus difficiles à préparer pour Fairphone.

Des mois que mon téléphone rame avec son Android 7 qui n'est toujours pas mis à jour. Vais-je devoir le remplacer ?

Voilà donc que Tristan Nitot répond à ma question en podcastant l'interview d'une développeuse française, installée à Amsterdam et qui travaille sur les mises à jour d'Android pour… Fairphone. Agnès Crepet, l'interviewvée, n'est pas n'importe-qui, c'est plutôt une pointure en Java et une activiste qui a œuvré pour la défense de la vie privée et pour que l'informatique se dote d'une éthique notamment lors des conférences MixIT qu'elle organisait à Lyon.

À l'écoute de ce podcast, j'ai été enchanté d'apprendre sa venue à Amsterdam et quelques jours plus tard très heureux de recevoir sur mon téléphone la mise à jour Android 9 tant attendue. Merci Agnès.

Note

[1] Démerde-toi pour mettre le système de ton choix dessus ou rachètes-en un autre…

mercredi, 6 janvier 2021

Nouvel an, bel an 2021

Parce que mes posts sont moins réguliers, j'ai perdu (des lecteurs) et l'habitude de présenter mes vœux pour la nouvelle année. Aux Pays-Bas l'Épiphanie est le dernier jour pour le faire alors j'en profite pour souhaiter aux happy few une belle année.

Si l'année dernière était une année de ZOZO, on peut espérer que l'année qui vient sera une année de ZOZI.

petite rétrospective

Cette année ZOZO a été marquante et je ne sais pas si mes quelques billets l'ont montré. Il y a évidemment l'épidémie de COVID-19 qui a rythmé nos vies depuis mars mais je me suis gardé de me joindre aux 60.000 épidémiologistes que compte la France aujourd'hui. D'autres ont couvert cette actualité bien mieux que moi et nul doute qu'en ce mois de janvier 2021, le nom de Xavier Falières ne vous est plus étranger. Je me suis malgré tout permis de commentaire une décision politique discutée (la stratégie de la horde) et présenté les travaux universitaires de Giselinde Kuipers alors qu'elle lançait un appel à blagues sur le COVID.

Cette actualité tragique n'a pas été la seule de l'année qui a continué la litanie des journée la plus chaude jamais enregistrée jusqu'à ce que le record soit battu l'année prochaine. Sur le volet du réchauffement climatique on peut noter qu'il y a un an une association néerlandaise a réussi à. contraindre juridiquement son gouvernement d'agir réellement contre le réchauffement climatique et qu'elle a été suivie (copiée) par une association française (l'affaire du siècle) qui emportait une victoire similaire en novembre 2020.

Les quelques autres nouvelles que j'ai postées sont hélas liée à l'épidémie de coronavirus, ses périodes de confinement et d'incertitude économiques. On notera que l’attraction printanière du pays (le jardin keukenhof) n'a ouvert ses portes que pour des caméras mais que les images sont encore visibles cet hiver. Elle ne sont pas fanées.

Pour le volet économique on notera que la ville d'Amsterdam se dote d'indicateurs plus élaborés que le seul PIB et sa croissance pour évaluer et guider sa politique : La théorie du donut. Le gouvernement de droite, de son coté, appelle à la modération salariale des hauts salaires. Ça ne concerne que deux patrons en tout et pour tout mais j'explique que ça reste un appel fort de part le contexte local.

Voilà pour cette année qui reste plus riche en événements qu'en posts sur ce blog. Je regrette de ne pas avoir pu partager d'expo photos en plein air comme par le passé mais en temps de confinement les expos sont moins à la mode. Sauf biensûr les expos en ligne. Même si c'est moins bien, c'est déjà ça. Alors je partage avec vous cette collection de vieilles expos photos comme cadeau du nouvel an:

dimanche, 22 mars 2020

Coronavirus : La horde le marteau et la danse

Fasse au coronavirus le gouvernement néerlandais n'a toujours pas opté pour appeler au confinement. Ce choix est justifié par la stratégie de l’«immunité collective», souvent qualifié de stratégie de la horde qui ne semble pas faire l'unanimité au point qu'aujourd'hui il envisage maintenant de fermer les magasins. Si cette option est tant décriée pourquoi est elle mise en avant par ceux qui ont la charge du pays et de la sécurité de tous ses habitants. Est-elle si mauvaise que ça ?

L'avance du Coronavirus

Je ne vais pas vous faire une énième point sur cette pandémie qu'on observe déjà depuis deux mois. Il est très contagieux et la réduction des interactions sociales est le moyen pour réduire sa progression. Non pas pour éradiquer le virus mais déjà pour permettre aux service de soin de faire face à la forte demande engendrée par la nouvelle maladie et ainsi sauver des vies. #DATAGUEULE l'explique mieux que moi.

La stratégie de la horde

Seulement ce qu'il n'est pas dit c'est que le ralentissement de la courbe de propagation du virus fait que certaines personnes ne seront pas touchées (tant mieux) et qu'elle peuvent tomber malade et déclencher une nouvelle épidémie au moment de la levée du confinement. L'idée de la horde est justement de faire en sorte qu'une grande majorité de la population soit touchée, guérie et donc immunisée pour être plus forte dès que possible.

Coronavirus: la stratégie néerlandaise de la horde, une blague de très très mauvais goût

C'est ce que résume Thierry Wouters dans sa tribune sur la Libre Belgique, en n'oubliant pas d'ajouter que cette stratégie à l'avantage de moins plomber l'économie que le confinement et rend le pays plus compétitif plus tôt. Certes, mais à quel prix.

Thierry Wouters parle du prix à payer: le taux de mortalité du Covid-19 qu'il estime entre 2% et 6%. Cette stratégie c'est une sorte de vaccination obligatoire mais dont le vaccin est fatal à plus de 2%. Jamais un tel vaccin ne serait homologué. De plus 2% est le bas de la fourchette du taux de létalité du virus dans les régions où les services médicaux ne sont pas débordés. Or on a vu plus haut que si on ne fait rien, ils sont vite débordés.

Les exemples de Lombardie ou du Grand Est devraient être connues de Mark Rutte alors pourquoi cette stratégie?

La double courbe

La réponse est peut-être dans une courbe publiée dans un article de The Imperial College UK (PDF) montrant cette résurgence du nombre de cas après une levée des mesures prises pour stopper le virus.

Suppressionstrategy  scenarios  for GBshowing ICUbed  requirements.  The  black  line  shows  the unmitigated epidemic. Green shows a suppressionstrategy incorporating closure of schools and universities, case isolation and population-wide social distancingbeginning in late March 2020. The orange line shows a containment   strategy   incorporating   case   isolation,   household   quarantine   and population-wide social distancing. The red line is the estimated surge ICU bedcapacity in GB.  The blue shading shows the 5-month period in which these interventions are assumed to remain in place.

Cette courbe a sûrement été sur la table des cabinets de crise et retenu l'attention des gouvernements américains, britaniques et néerlandais les incitant à choisir une stratégie pour en finir au plus tôt malgré le coût plutôt que de faire des efforts et d'avoir des morts après.

Le marteau et la danse

Un article de Tomas Pueyo —qui suit le Covid-19 et analyse les données depuis le début du mois— explique pourquoi ce n'est pass le bon choix. Cet article Coronavirus: The Hammer and the Dance a même été traduit dans plus de vingt langues dont le français Coronavirus: le marteau et la danse et le néerlandais Coronavirus: De Hamer en de Dans.

Comme il existe une version française, je ne vais pas la paraphraser ici. En gros la courbe ci-dessus manque une donnée essencielle. Le temps. Le temps qui permet d'apprendre un peu mieux les gestes barrières, de mettre des politiques de dépistage et d'isolements ciblés efficaces, de fournir les centres de soins en matériel suffisant. Sur ces deux derniers points la France et l'Italie sont en train de montrer que plus de temps aiderait.

Une courbe similaire mais prenant mieux en compte le facteur temps a été publiée dans un article de The Lancet montrant cette résurgence du nombre de cas après une levée trop hâtive des mesures prises pour stopper le virus mais montrant aussi que des bonnes mesures prises dans la durée peuvent stopper le virus.

A baseline simulation with case isolation only (red); a simulation with social distancing in place throughout the epidemic, flattening the curve (green), and a simulation with more effective social distancing in place for a limited period only, typically followed by a resurgent epidemic when social distancing is halted (blue). These are not quantitative predictions but robust qualitative illustrations for a range of model choices.

Tomas Pueyo ne parle pas de cette étude mais il s'attarde sur la période après l'abaissement de la courbe (le marteau). Il indique que les reprises de foyers seraient bien mieux maîtrisés que lors de la première expansion de l'épidémie parce que le public serait préparé et que les pouvoir public saurait quelles mesures prendre rapidement. Il parle donc de danse de la courbe, le virus tentant plusieurs percées en vain parce que nous serions les plus forts.

Comme nous en sommes encore avant le marteau, il nous reste encore à montrer que nous sommes les plus forts. Chiche ?

mardi, 15 janvier 2019

Le tiret des Pays-Bas

Il m'est arrivé aujourd'hui une anecdote rigolote en regardant la photo du 13 janvier de Wikimedia Commons.

J'avais légendé cette photo de Agnes Monkelbaan :

Promenade dans le __Planken Wambuis__ dans la région du __Veluwe__, province de __Gueldre__, __Pays bas__

Promenade dans le Planken Wambuis dans la région du Veluwe, province de Gueldre, Pays bas

Après que j'ai enregistré mon ajout sur Wikimedia Commons, un certain Vigneron a repris ma prose en changeant la légende qui donne maintenant :

Promenade dans le __Planken Wambuis__ dans la région du __Veluwe__, province de __Gueldre__, __Pays-Bas__

Promenade dans le Planken Wambuis dans la région du Veluwe, province de Gueldre, Pays-Bas

Personne ne suit mon blog (d'assez près) pour savoir que j'ai changé ma façon d'écrire le nom de mon pays hôte depuis quelque temps. J'ai commencé en écrivant Pays-Bas avec des majuscules partout et un tiret au milieu mais depuis que je suis allé en République tchèque, pays dont le nom s'écrit sans tiret et avec une seule majuscule, je me devais d'être cohérent et écrire donc Pays bas, sans tiret et avec une seule majuscule. Persuadé que c'était la meilleure façon de l'écrire, je me suis mis à répandre cette graphie dans tous mes textes faisant économiser des majuscules à de nombreux imprimeurs. Même sur Wikipédia.

Après les éditions de la princesse, étudions donc les éditions du Vigneron. Cet éditeur vigilent a changé tous mes « Pays bas » en « Pays-Bas ». Cette modification m'a donc rendu curieux et j'ai donc vérifié dans la liste des états membres des Nations Unies. Je pense que l'ONU est une autorité valable pour vérifier l'orthographe mais j'ai aussi consulté le Conseil national de l’information géographique qui dépend du gouvernement français et qui publie sa liste des pays en PDF.

Les Pays-Bas ont donc un tiret et deux majuscules.

Nouveau mot: Nederlanden

Le nom officiel local des Pays-Bas est Koninkrijk der Nederlanden qui se traduit évidement en Royaume des Pays-Bas. Ce le nom officiel et la traduction se fait donc au pluriel puisque ce royaume est composé de plusieurs pays. Il y a les pays qui formaient avant les Antilles néerlandaises: Curaçao, Aruba et Saint-Martin ainsi que le pays qui constitue l'essentiel de la population et de la superficie du royaume, le Pays bas qu'on appellerait aussi la métropole si on osait une comparaison avec la France[1] est un pays constitutif.

Nouveau mot: Nederland

Le nom officiel de ce pays constitutif, composante principale du royaume des Pays-Bas est Nederland qui devrait se traduire par le Pays-Bas puisque Nederland est un singulier. L'orthographe ne change guère puisque « pays » tout comme « bas » ont la même orthographe au singulier et au pluriel. Seulement le mot Pays-Bas est toujours pluriel en français. Ce pourrait être pour simplifier une organisation compliquée ou bien pour se rappeler l'histoire des Provinces Unies qui ont marqué ce pays mais je pense que c'est avant tout un amalgame pratique. Après tout quand on est dans le Veluwe on se trouve à là fois dans le pays bas[2] et constitutif et dans le royaume des Pays-Bas.

Quelles règles pour nommer les pays en français

Pour revenir à la République tchèque et aux Pays-Bas on constate qu'il y a deux règles différentes pour orthographier les noms de pays en français, notamment les noms de pays composés (les noms, pas les pays). Essayons de reprendre la liste des Nations Unies et d'en tirer des conclusions qui nous aiderons tous.

Les républiques ne prennent pas de tiret ni de majuscules sur les mots suivants. Sauf la République démocratique du Congo mais là c'est parce que le dernier mot est un nom propre c'est le nom d'un fleuve. Les autres structures politiques prennent un tiret comme le Royaume-Uni, les États-Unis C'est sûrement le « Uni » qui impose son trait-d'union puisque le nom officiel de la Tanzanie est la République-Unie de Tanzanie. Mais puisqu'il faut une exception, Les Émirats arabes unis n'ont ni tiret ni majuscules.

Tout comme « uni », le « et » impose le trait-d'union comme pour Antigua-et-Barbuda Le « de » ou « d' » n'en prend pas. On écrira donc Côte d'Ivoire et Etats-Unis d'Amérique. C'est la même logique qui relie la Bosnie et l'Herzegovine dans Bosnie-Herzégovine et qualifie l'Arabie des Saoudiens Arabie saoudite.

Les pays du nord et du sud ne prennent pas de tirets mais des majuscules l'Afrique du Sud tout comme la Corée du Sud et plus au nord, la Corée du Nord et le Soudan du Sud ont tous les même règles. Facile.

Les saints prennent tous des tirets et des majuscules Saint-Vincent-et-les Grenadines comme Sainte-Lucie et les autres saints sauf Sao Tomé-et-Principe sans doute parce que ce n'est pas un saint français[3]. Les noms composés étrangers n'ont d'ailleurs pas de tiret non plus. Sierra Leone tout comme le Costa Rica et le Sri Lanka sont là pour le prouver. Le Timor-Leste est l'exception qui confirme la règle. Par contre les noms traduits en français prennent des tirets comme dans les archipels du Cap-Vert, de Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie , ou Trinité-et-Tobago sauf si ces archipels sont formés d'îles comme les Îles Marshall ou les Îles Salomon.

Pour les Guinées c'est simple, celles avec un adjectif ne prennent ni tiret ni majuscule alors que celle avec un nom propre prennent une majuscule avec tiret sauf sur la liste de l'ONU. On écrit Guinée équatoriale mais Guinée-Bissau. La Guinée tout court ne prend pas de tiret sauf si on écrit parfois Guinée-Conakry pour ne pas la confondre avec les autres. La Papouasie-Nouvelle-Guinée place ses tirets avant et ce, même sur la liste de l'ONU parce que ce n'est pas vraiment la Guinée.

Quand aux Pays-Bas, ils sont l'exception de la règle de l'adjectif qui ne prend pas de majuscule ni de tiret comme dans Arabie saoudite, République dominicaine et Guinée équatoriale. J'ai bien fait de me renseigner, les règles sont tellement simples que je ne referais plus de fautes.

Une exception qui vient de loin

Suite au partage de cette histoire sur facebook, on m'a signalée la page Wikipedia sur l'origine du mot Pays-Bas qui explique un tant soit peu cette exception. Le terme Pays-Bas est aussi ancien que Nederlanden et date de l'époque ou la région était bourguignonne. niederen Rheinlande a été traduit en français par « les basses terres rhénanes » et donc les « Pays bas rhénans ». Le tiret et la majuscule sont arrivés par la suite en considérant l'ensemble comme un nom propre, pour les distinguer des « États de par-delà » (la Bourgogne et la Franche-Comté). C'était au XVIᵉ siècle et même si depuis, la région connu de nombreux régimes, le nom du pays est resté le même.

Notes

[1] C'est d'ailleurs une mauvaise comparaison puisque trois communes (à statut spécial) ne sont pas situées en Europe. Les communes BES pour Bonaire, Saint Eustache, Saba.

[2] Je parle ici de bassesse en altitude. Je ne voudrais pas qu'on me refasse le procès des Basses-Alpes et de la Loire-Inférieure.

[3] Le nom français de Saint-Kriss-et-Nevis serait en fait Saint-Christophe-et-Néviès mais comme les mots « saint » et « et » ne sont pas étrangers on accepte les tirets.

vendredi, 18 décembre 2015

Le revenu de base s'installe aux Pays-Bas

Des économistes et autres penseurs estiment que l'humanité a maintenant les moyens de se doter d'un système où les moyens de subsistance ne se basent plus sur le seul travail. La richesse collective est actuellement suffisante pour qu'au niveau d'une ville, d'une région ou d'un pays on puisse prendre en charge les besoins de base de tous sans distinction. Sauter le pas en donnant à tous ces ressources sans condition, abandonner les allocations d'assistance et laisser le reste aux initiatives individuelles ; c'est l'idée du revenu de base qui a été présenté au public en 2013 dans le cadre d'une campagne citoyenne européenne. C'est à ce moment que j'ai découvert cette idée que j'ai promue aussitôt intéressé par les possibles que cela ouvrait. La pétition européenne n'a pas collecté le nombre suffisant de signatures pour que la commission s'y intéresse mais l'idée s'est diffusée un peu partout pour être reprise et défendue par de nombreux acteurs qui ne faisait pas toujours l'unanimité. À ce jour aucune collectivité ne l'a mise en place.

Au pays bas, 2015 a été un tournant pour la prise en compte de cette idée.

Il y a d'abord eu cette campagne de crowdfounding menée par l'économetriste Sjir Hoeijmakers pour consacrer plus de temps à son activité militante pour le revenu de base. Sa page Dream and Donate de demandait pas de fonds pour cette cause mais un revenu de base de 1000€ par mois pour lui même afin qu'il puisse faire ce qui l'intéresse de son temps (sous entendu, militer pour le revenu de base, chose qu'il détaille quand même en profondeur).

Nouveau mot: Tegenlicht

La traduction littérale de Tegenlicht pourrait être contre lumière mais c'est plutôt contre jour qu'on dit en français. C'est le nom d'une émission sur la chaîne documentaire VPRO.

Le titre du tegenlicht du 25 avril 2015 était argent gratuit (Gratis geld). Vu l'attrait des néerlandais pour les promos en tout genre, il est probable que le titre ait fait mouche mais le sujet était le revenu de base (basisinkomen)[1]. Ce documentaire, avec plein d'intervenants intéressants qui discutent les expériences plus où moins comparables dans l'histoire ou le coût total d'un tel projet (30 milliards d'euros pour tous les Pays-Bas), a marqué les esprits.

Plusieurs municipalités ont été intéressée par le sujet et se sont demandés comment le mettre en place. Puisque l'on ne met pas en place un tel changement sans étude d'impact, la question de l'expérimentation de ce revenu de base s'est posée. La commune d'Utrecht, quatrième ville du pays en population se pose la question de la mise en place d'une telle expérimentation, vite rejointe par d'autre communes grandes et moyennes comme Groningue, Maastricht, Gouda, Enschede, Nimègue ou Wageningen.

C'est surtout l’intérêt d'Utrecht qui a fait circuler la nouvelle dans le monde. Notons que le titre de Slate Utrecht, la ville où la pauvreté n'existera (peut-être) plus est plutôt racoleur parce qu'à ce stade, la ville ne sait pas encore exactement comment la ville va tester ce revenu de base. L'idée est d'avoir un groupe de gens, bénéficiaires d'aide sociale dont les aides seront remplacées par un revenu de base qui ne sera pas suspendu s'ils trouvent un emploi ou s'ils s'en sortent autrement et un groupe test qui continuera à recevoir les aides sociales selon le modèle actuel. Il est trop top pour savoir si les autres municipalités se joindront à cette même étude ni même combien de temps cela durera mais l'idée est bien là et promis, au 1er janvier 2016 les premiers versement du revenu de base seront versé sur les comptes en banque ces heureux testés.

Il faudra aussi revenir voir les résultats quelques années plus tard en regardant la vie des allocataires et la vie des bénéficiaires du revenu de base.

Note

[1] Pour le coup, vous avez trois nouveaux mots pour le prix d'un seul. C'est l'effet revenu de base…

mardi, 2 juin 2015

Le retour du festival très court

Le festival très court continue aux Pays-Bas et pas qu'un peu puisqu'il a lieu cette année dans deux villes au sud de la capitale : Rotterdam et la Haye. Deux sélections sont au programme, la sélection internationale, programme phare du festival où vous pourrez élire le meilleur très court de l'année et Women's words, une sélection de films très courts par des femmes et sur les femmes. Le programme détaillé est disponible ci-dessous avec liens pour réserver votre billet.

Sélection internationale

Women's words

Un nouveau logo et une nouvelle chaine Youtube

L'année dernière Le festival faisait peau neuve avec un nouveau logo plus cinématographique et une marque qui met les mots français «très court» en avant. Exit le «Very Short» des premières années, le festival est né à Paris, et à quelques années de sa majorité, il s'assume complètement. Le nouveau logo est venu avec un nouveau site web, déjà disponible en 4 langues (mais pas le néerlandais) et surtout une chaine Youtube où l'on peut revoir les films des précédentes éditions.

trescourt-EN.png

Cinq ans déjà

Melanie-et-Alix-au_CREA-2010.jpg Quand j'étais à Paris, j'allais presque tous les ans au forum des images pour le festival des très court. Un amusant programme éclectique de films très courts dont le seul point commun est de ne pas durer plus que 3 minutes. Voilà comment j’introduisais en 2010 l'arrivée du festival très court aux Pays-Bas, je titrais même Festival des très court enfin à Amsterdam, très fier d'être à l'origine de cette première Batave, avec Mélanie. 2010 a été un très bon cru avec la victoire d'un cinéaste local pour cette première à Amsterdam.

Les années suivantes, nous avons renouvelé l'expérience avec des succès comme l'arrivée du festival à la Haye ou des déboires comme le désistement de dernière minute d'un cinéma. Depuis mon départ, le festival Très court continue aux Pays-Bas. Mélanie se charge seule de l'organisation mais elle ne chôme pas, deux villes sont au programme cette année: la Haye avec un retour à la Nutshuis et Rotterdam avec un nouveau lieu à découvrir : le Worm. Les cinémas d'Amsterdam semblent plus dûrs à convaincre mais cela donnera à ses habitants l'occasion de sortir hors des murs de la capitale.

De mon coté, j'ai pu introduire le festival à Prague, mais ça, c'est une histoire qui n'est plus me in Amsterdam...

mardi, 10 mars 2015

Scrutins pour les départements et les provinces

J'ai souvent parlé d'élections sur ce blog. Aussi bien aux Pays-Bas qu'en France. Mais pour cette fois je vais parler des deux en même temps puisque les hasards du calendrier ont posé les élections au même moment dans les deux pays. Même période mais encore une fois des différences notables dans l'organisation administrative et électorale. Les néerlandais se déplaceront une fois en semaine tandis que les français devront se déplacer deux fois le dimanche. Différences mais aussi ressemblances comme dans les approches politiques. Faisons le point.

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jeudi, 18 septembre 2014

L'assistance automobile avec ANWB

Nombreuses sont les personnes qui m'ont fait remarquer le design biscornu des bornes de secours au bord des routes hollandaises. Alors que dans presque tous les pays elles sont oranges, ici, elles sont jaunes avec des pointes effilées en tête.

Voiture en panne le 14 septembre

Pour répondre à vos interrogations, j'ai décidé de tomber en panne sur l'autoroute, afin de vous faire profiter de mon expérience avec l´une de ces bornes et de l'assistance qu'elle est sensée apporter.

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