Scrutins pour les départements et les provinces
Le mardi, 10 mars 2015. - dagelijks
J'ai souvent parlé d'élections sur ce blog. Aussi bien aux Pays-Bas qu'en France. Mais pour cette fois je vais parler des deux en même temps puisque les hasards du calendrier ont posé les élections au même moment dans les deux pays. Même période mais encore une fois des différences notables dans l'organisation administrative et électorale. Les néerlandais se déplaceront une fois en semaine tandis que les français devront se déplacer deux fois le dimanche. Différences mais aussi ressemblances comme dans les approches politiques. Faisons le point.
Élections Départementales
Ces 22 et 29 mars prochain, la France inaugure un nouveau type d'élection : les départementales. Les Conseils Départementaux y seront élus partout en même temps et remplaceront les Conseils Généraux qui étaient renouvelés partiellement lors d'élections cantonales. Cette simplification (un seul nom, une seule échéance) devrait rendre ces élections plus médiatiques et on l'espère plus populaires. 4.108 Conseillers départementaux seront à élire dans 97 départements.
Autre nouveauté, nous allons voter pour des binômes paritaires ce qui rendra les conseils départementaux paritaires de fait. Ce qui ne change pas par contre c'est cette habitude française des scrutins majoritaires à deux tours. Ce système est favorable aux grands partis et comme ce sont ces grands partis qui font les lois, cette habitude n'est pas prête de changer.
Sur le plan politique, les français ne connaissent pas les prérogatives des départements, coincés entre les communautés de communes et les régions dans le mille-feuille électoral. Ils choisiront leurs candidats en fonction de leur désaccord avec le gouvernement en place et de ce que la télé veut bien leur montrer de la politique.
Les élections provinciales
Les néerlandais votent le mercredi, c'est donc le 18 mars qu'ils éliront leurs États Provinciaux lors d'un scrutin à un tour. Les Néerlandais ont cette habitude équitable d'organiser des élections au scrutin proportionnel. En un seul jour de scrutin, ils éliront les 566 membres des États Provinciaux dans 12 provinces et profiteront de leur déplacement pour participer à l'élection des Conseils de l'eau[1]
Les nouveaux élus provinciaux auront a élire les sénateurs du pays le 26 mai prochain[2]. Le sénat néerlandais s'appelle la première chambre des États Généraux et elle est l'expression des États Provinciaux. À cause de cela, les élections provinciales ont toujours une teinte nationale. C'est aussi une excuse pour les candidats pour ne pas aborder les thèmes provinciaux puisque dans ce pays non plus les électeurs ne connaissent pas les prérogatives de ces assemblées. Les débats ne sont néanmoins pas binaires (ou trinaires) comme en France. Puisque le scrutin est proportionnel, les partis susceptibles de gouverner sont plus nombreux ce qui amènent plus d'idées dans la campagne comme en témoigne le compte rendu du premier débat télévisé au début de la campagne$$Rapporté en Français par la revue de presse de l'Ambassade.
Elections provinciales
Les quotidiens consacrent des articles au débat d’hier soir sur RTL entre les présidents des groupes parlementaires des principaux partis de la Deuxième Chambre, à l’exception de Wilders qui était malade. « Pas un mot sur les provinces » note le Volkskrant. L’AD relève également que le débat s’est surtout concentré sur les sujets nationaux. Le Telegraaf et le Trouw évoquent les différences d’opinion entre les partis de la coalition PvdA et VVD sur l’avenir du système d’imposition. Le Volkskrant précise que les partis d’opposition D66 et CDA souhaitent réaliser des économies supplémentaires de 13Mds€ pour alléger les charges, alors que les ministres PvdA Dijsselbloem et Asscher s’y opposent. (Vk p4 et 5 ; Tg p2 ; AD p2 et 3).
Et les régionales ?
Depuis la régionalisation, les français on l'habitude de voter contre le gouvernement en place entre deux élections présidentielles. La fusion des régions ne devrait pas changer grand chose à cette habitude. Elle a juste contribué au report de cette échéance électorale habituellement plus printanière.
Encore une fois, le scrutin majoritaire à deux tour donnera l'avantage aux grands partis face au pluralisme de l'expression du vote. Ces élections auront lieu les 6 et 13 décembre 2015, une période peu habituelle pour les scrutins en France. Ce mois est généralement réservé aux campagnes pour l'inscription sur les listes pour l'année suivante. J'aurais sans doute l'occasion d'en reparler.
Les français des Pays-Bas votent !
Pour les élections aux Pays-Bas, les français qui sont inscrits à leur mairie peuvent voter aux élections des Conseils de l'eau, considérées comme des élections locales[3] Par contre, les élections provinciales sont réservées aux électeurs de nationalité néerlandaise résident dans la province. Les étranger tout comme les néerlandais résidant à l'étranger ne peuvent pas y prendre part.
Pour les élections en France, les français résidant aux Pays-Bas peuvent y prendre part s'ils sont inscrits sur les listes électorales d'une commune en France[4]. Les inscriptions en France étant closes le 31 décembre de l'année précédant l'élection, il est trop tard pour les retardataires.
Notes
[1] Les Waterschappen, assemblées qui décident de la gestion de l'eau dans ce pays où cette activité est vitale pour les nombreux habitants qui vivent sous le niveau de la mer.
[2] Le jour de mon anniversaire
[3] Lors des dernières élections de 2008, c'est Laurent Chambon qui nous expliquait comment ça se passait.
[4] Selon les modalités décrites sur le site service-public
Commentaires
le samedi, 14 mars 2015.
L’AD rend compte du débat qui s’est tenu hier soir entre les présidents des groupes parlementaires lors de l’émission télévisée « Pauw ». Le journal note que le leader SP, Emile Roemer, a tiré des leçons de ses débats échoués en 2012 et, dans une confrontation directe, a ouvert l’offensive contre Mark Rutte : « Vous avez promis la création d’emplois, mais depuis que vous avez pris vos fonctions, 250 000 emplois ont été supprimés ». Geert Wilders (PVV) et Alexander Pechtold (D66) ont fait référence à la performance de M. Rutte lors du débat à la Deuxième Chambre après le départ du ministre Ivo Opstelten et son secrétaire d’Etat, Fred Teeven. Pechtold : « Il semble que Rutte perd le contact avec la société ». Diederik Samsom du PvdA s’est vu offensé par Geert Wilders sur le sujet de la lutte contre le terrorisme : « Votre gouvernement ne prend pas assez de mesures pour éviter une attaque terroriste. Si celle-ci se produit ici vous en serez aussi responsable ». Selon le Telegraaf « Buma (CDA) n’accepte pas la main tendue par Rutte ». (Telegraaf p2, AD p4)
http://www.ad.nl/ad/nl/1012/Nederland/article/detail/3897888/2015/03/12/Premier-Rutte-somber-over-samenwerking-met-oppositie.dhtml