Aux français de nettoyer
Le mercredi, 20 septembre 2006. - ik ben frans
En suivant les informations françaises sur TV5, j'ai entendu parler d'une pollution en Côte d'Ivoire provoquée par un navire étranger venu déverser là des déchets malodorants.
La même nouvelle fait grand bruit aux Pays-Bas aussi. Et pour cause, le bâtiment étranger est un bateau affraîté par Trafigura Beheer BV, une société de traitement des déchets basée à Amstelveen (au sud d'Amsterdam). Les journalistes de France 2 ont apparament pris soin de ne pas froisser nos amis bataves en indiquant que le bâtiment étranger était un navire Néerlandais... Peut être l'auditeur simple d'esprit aurait conclut que les Néerlandais sont des escrocs et que les militaires français sont des gentils qui aident les africains à nettoyer.
Il est peut être aussi difficile pour le journaliste d'expliquer que le siège de cette société crée par des français est en fait basée au Pays-Bas pour des raisons fiscales et qu'elle opére réelement depuis Lucerne, en Suisse. Le navire n'est finalement pas si étranger que ça...
Cette affaire m'a fait deresser la tête en écoutant la télé parce que pour une fois, je comprenais les personnes interviewvées. Les ivoiriens se plaignaient de l'odeur en français. J'ai quand même rapidement compris que c'était un bateau originaire des Pays-Bas qui avait provoqué tout ça. Ensuite, je n'ai pas trop compris les mots scientifiques comme "deversage de produits toxiques" et il m'a fallu l'aide de la télé francophone.
Aujourd'hui, les français tentent de nettoyer les salletés laissées par les Néerlandais pendant l'été comme s'il s'agissait d'un camping en Dordogne et les Néerlandais essayent de laver leur linge sale en famille. Le débat devient politique. Le plus gros problème n'ets pas que Trafigura est basé à Amstelveen mais que, d'après NOS, le Probo Koala était à Amsterdam avant son forfait et son chargement de produits chimiques que la société Trafigura devait traiter était connu. Selon un député PvdA, le secrétaire d'État à l'environement Van Geel, a donné son autorisation au départ de ce bateau alors qu'il aurait du l'arrêter. Van Geel a répondu que la cargaison du Probo Koala consistait en déchets maritimes relativement inoffensifs et il nétait pas nécessaire de demander une autorisation dexportation.
Vraisemblablement la société Trafigura Beheer BV avait des déchets chimiques à traiter mais le produit était tellement toxique que ça aurait coûté très cher. L'idée est donc de sous-traiter ce travail dans un pays du sud où la main d'uvre est bon marché même si le retraitement est mal fait puisque les concéquences apparaîtront loin de notre Europe. Il est facile de raisonner de la même manière en décidant de ne pas payer cette sous-traitance et de jetter les produits discrètement loin de l'Europe. Le problème avec le produit en question c'est l'odeur. L'odeur était si insoutenable que les ouvriers qui ont chargé le bateau à Amsterdam se sont mis en grêve (si j'ai bien compris).
Bref, tout cela pue et devrait continuer à faire du bruit.
Commentaires
le mercredi, 31 août 2016.
«Probo Koala», dix ans de fléau
Par Anna Sylvestre-Treiner, correspondante à Abidjan
Le déversement de déchets toxiques en 2006 à Abidjan, qui a fait 17 morts et des milliers d’empoisonnés, pèse encore sur le pays et les victimes.
A Akouédo, il suffit d’une averse pour ressusciter les morts et réveiller les peurs. «Dès que tombe la pluie, l’odeur revient, toujours aussi forte. On n’a pas fini de souffrir», prophétise Yolande Moya. Comme cette mère de famille, dans ce quartier d’Abidjan aux rues populaires et sablonneuses, personne n’a oublié l’odeur. Les uns évoquent l’œuf pourri, les autres un mélange d’ail et de carburant. «Je me souviens, c’était un dimanche matin. Cela m’a réveillé en sursaut, raconte Yolande. C’était suffocant. On a fermé les portes et les fenêtres mais il y a eu les picotements dans les yeux, les irritations dans la gorge. Les vomissements, les vertiges. Personne n’a compris ce qui se passait.» …