Amsterdam adopte le libre
Le dimanche, 18 janvier 2009. - nederlandjes
La dernière semaine de novembre 2008, le conseil d'Amsterdam a voté à l'unanimité une motion proposant d'allouer l'argent des licences des produits Microsoft utilisés dans les différents services, à des projets d'installation et d'apprentissage de logiciels libres. Ce le résultat d'un travail de longue haleine commencé il y a des années. Pourtant, tout reste à faire.
L'article de Webwereld parle d'un budget de 900.000 euros de licences Microsoft alloué au développement de bureaux un autre article rappelle qu'en février 2006, Amsterdam avait renouvelé à contre c?ur son contrat avec Microsoft pour 1,2 millions d'euros. À contre-coeur parce que ça fait un paquet d'argent pour des produits qu'on pourrait remplacer gratuitement. Les politiques aurait bien aimé se passer de Microsoft et garder les euros pour autre chose mais ils ont du se rendre à l'évidence qui ni les fonctionnaires ni les services informatiques n'étaient prêts à changer.
Pourquoi des logiciels libres
Rappelons que les logiciels libres sont gratuits parce que leur licence permet à chacun de les utiliser, d'en étudier son fonctionnement, de le modifier et de les redistribuer[1]. La permission d'étudier le fonctionnement du logiciel est importante, même si seuls les informaticien peuvent l'exercer, elle est ce qui fait la force du logiciel libre. Plus il y a de gens intéressé pour modifier le logiciel, plus il s'améliore vite. Les informaticien ont pour cela accès au code source du logiciel et c'est pour quoi les anglophones parlent de logiciel open source. Au Pays-Bas c'est le mot anglais qui a été adopté mais quand la mairie d'Amsterdam parle de open source werkplekken (poste de travail open source), c'est bien de logiciel libre dont il est question. Les logiciels doivent pouvoir être adaptés et utilisés librement sur tous les postes de l'administration municipale.
La première conséquence est l'indépendance vis à vis d'un éditeur. Les prestataires informatique n'ont plus besoin d'être affiliés ou certifiés avec l'éditeur qu'ils ont choisit. Seul la compétence du prestataire fait la différence. Ceci renforce la concurrence entre prestataire et encore une fois, cela permet d'obtenir des meilleurs prix.
La deuxième conséquence (et la plus évidente) est l'absence de coût lié aux licences. En utilisant des logiciels libres, la Mairie n'a plus besoin de payer régulièrement un éditeur pour utiliser ou mettre à jour ces logiciels mais cela ne veut pas dire que l'utilisation de logiciels libre est gratuite. Leur maintenance, tout comme la maintenance du parc informatique demande des ressources. De plus, on ne peut pas demander à tous les fonctionnaires de changer leurs habitudes du jour au lendemain parce qu'il faut utiliser un nouveau logiciel. C'est pourquoi la mairie a renouvelé son contrat avec Microsoft tout en préparant la suite.
Open Amsterdam
Un groupe a donc été mis en place pour préparer la ville à cette migration. C'est Open Amsterdam. Après plusieurs études et consultations, notamment un voyage d'étude à Munich[2], l'équipe a mis un place un collège chargé de tester en grandeur nature l'utilisation des logiciels libres dans le quotidien des administrations. Début octobre, deux services, l'arrondissement de Zeeburg (Stadsdeel Zeeburg) et le service du logement (Dienst Wonen), ont été ainsi équipés en postes de travail libres (les fameux open source werkplekken) ou de postes ou les logiciels libres côtoient les applications propriétaires. Le verdict a été rendu fin novembre et tout le monde est très content.
La mairie a donc approuvé à la phase B1 du projet et demande au collège la poursuite et l'approfondissement du projet (voortzetting, doorontwikkeling en uitrol). L'installation du poste de travail libre va donc se poursuivre à plus grande échelle au cours de l'année 2009. Pour les intéressés, le poste de travail libre est équipé du système d'exploitation Suse Linux Entreprise, de la suite bureautique OpenOffice.org et du navigateur web Firefox. Le logiciel Zimba assurera les tâches de groupware (gestion des emails, agenda et messagerie) et les tâches administratives seront réalisés avec le logiciel Gosa mis au point par la ville de Munich.
On voit ici toute la mesure de la politique Néerlandaise[3], volontaire mais pragmatique. Bien loin des gesticulations que j'ai pu suivre quand j'étais à Paris. Je ne sais pas ou en est Paris dans la gestion de son informatique mais je vous donnerais des nouvelles d'Amsterdam dès que j'en aurais.
Notes
[1] Qu'est ce qu'un logiciel libre ? écrit par moi il y a longtemps...
[2] Première ville européenne à avoir publiquement choisit de migrer vers le Logiciel Libre il y a quelques années mais dont la transition a été longue et mouvementée.
[3] La motion était présentée par une conseillère verte, une libérale et une socio-démocrate, alliance typique du modèle de Polder.
Commentaires
le dimanche, 18 janvier 2009.
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