Les déboires de la Royal Bank of Scotland
Le mardi, 20 janvier 2009. - nederlandjes
La Royal Bank of Scotland fait à nouveau la une de l'actualité aujourd'hui à cause de la crise financière qui secoue le monde. Le Monde annonce que la banque écossaise vient de découvrir (ô stupeur!) qu'elle allait perdre plus de 30 milliard d'euros et la majeure partie de ses pertes serait dues à la banque ABN AMRO qu'elle à racheté en 2007. Je serait tenté de dire qu'il sufisait de ne pas la racheter mais on va me traîter de rabat-joie.
Je me souvient avoir parlé de ce rachat à l'été 2007. Je n'avait peut être pas donné mon opinion mais l'offre de fusion de Barclays, dont j'avait aussi parlé était bien plus cohérente[1]. l'OPA hostile de 3 banques a fait monter la sauce inutilement en ne révélant pas vraiment de synergies... RBS était déjà présente aux Etats-Unis, Santander était déjà présent au Brésil et Fortis aux Pays-Bas. Ils ont payé au prix fort une croissance externe incertaine. Ils pensaient sûrement s'offrir ce paquet à bon prix avec le crédit facile de l'époque[2]. Les politiques ne sont pas là pour prévenir les catastrophes, sinon ça se saurait. Wouter Bos, Ministre des finances a donné son accord pour le dépeçage de la plus grande banque du pays.
Le résultat des opérations se voit à l'ancien siège international d'ABN AMRO. Un timide logo RBS s'affiche en bas de l'immeuble mais le fier logo d'ABN AMRO reste moulé en haut de la grande tour. RBS a récupéré tous les actifs américains d'ABN AMRO, toutes les subprimes pourries et peut être encore d'autres actifs douteux de par le monde. Il y a encore des centaines de personnes qui travaillent dans ces bureaux à Amsterdam. Je ne peux pas dire comment ils voient leur avenir dans leur beau quartier de Zuidas.
? La banque Espagnole Santander, qui a récupéré Banco Real au Brésil et Banca Antonveneta en Italie, n'est plus en super forme, elle est tès touchée par les subprimes pouraves, la chute de l'immobilier en Espagne et l'escroquerie Madoff à hauteur de 2 à 3 millions d'euros. Elle entend virer 400 personnes au Bresil.
? Fortis n'existe plus, sa partie néerlandaise a été nationalisée par un Wouter Bos (qu'on qualifie maintenant de héros de la crise). Les reliquats belges (en fait, le plus gros des actifs de la banque) ont été repris par la BNP.
? De son coté RBS se porte à merveille, touchée de plein fouet par la chute de l'immobilier britanique elle vient de se rendre compte qu'elle a payé au prix fort une banque enormément touché par la crise des subprimes.
Les trois banques qui se la pétaient arrogantes, avec leur contre OPA non constructive se prennent aujourd'hui de plein fouet le résultat de leur calculs hasardeux. C'est bien fait pour elles.
Notes
[1] Même si dans les fait, c'était une offre de rachat de la part de Barclays, la complémentarité entre les deux groupes était réele et l'offre était respectueuse de l'entreprise hollandaise à l'image de ce qu'Air France a fait avec KLM. La banque Barclays annonçait même vouloir installer son siège à Amsterdam.
[2] ils pensaient sûrement qu'une bulle peut gonfler à l'infini...
Commentaires
le mardi, 20 janvier 2009.
Selon La Tribune. Si RBS a perdu 28 milliards de livres, c'est la faute à Wouter Bos, parce que Fortis a vendu ses parts d'ABN AMRO à l'état néerlandais. Ah ah ah !!!
le samedi, 25 juillet 2009.
Crise des subrimes : une explication simple pour ceux qui essaient encore de comprendre.
(inspiré d'un blog)
Alors voilà,
Me Ginette a une buvette à Bertancourt, dans le Nord (ch'ti).
Pour augmenter ses ventes, elle décide de faire crédit à ses très fidèles clients, tous "alcoolo", et tous au chômage de longue durée.
Vu qu'elle vend à crédit, Me Ginette voit augmenter sa fréquentation et,
en plus, elle peut même augmenter un peu les prix de base du "calva"
et du ballon de rouge.
Ses créances deviennent assez importantes, mais elle tient (toujours/encore)
Max, jeune et dynamique directeur de l'agence bancaire locale, quant à lui,
pense que les "créances" du troquet constituent, après tout, des actifs recouvrables, et commence à faire crédit à Me Ginette
(il ignore ou pas qu'il a des dettes d'ivrognes comme garantie).
Au siège de la Banque, des "Traders" avisés transforment ces actifs recouvrables en CDO, CMO, SICAV, SAMU, OVNI, SOS et autres sigles financiers que nul n'est capable de comprendre, non sans expliquer que ces "actifs"
ont en réalité, 10 fois leur valeur annoncée : c'est sans danger..
La Banque récolte ainsi (n) fois la créance de Me. Ginette.
Ces instruments financiers servent ensuite de levier au marché actionnaire et conduisent, au NYSE, à la City de Londres, au Bourses de Francfort et de Paris, etc., à des opérations de dérivés dont les garanties sont totalement inconnues de tous, mais sur-côtées à chaque transaction (les ardoises des "alcoolo" de Me Ginette).
Ces "dérivés" sont alors négociés pendant des années comme s'il s'agissait de titres très solides et sérieux sur les marchés financiers de plus de 80 pays.
Jusqu'au jour où quelqu'un se rend compte que les "alcoolo" du troquet de Bertancourt n'ont pas un rond pour payer leurs dettes ..
La buvette de Me Ginette fait faillite,
Max a été viré, les "traders" ne sont pas inquiétés,
pas plus que le grands "pontes" de la Banque.
Maintenant je lance le jeu de piste :
OU EST PASSE LE POGNON ?
le premier qui trouve a gagné !