Demain c'est les élections. Je n'y suis pas invité parce que ce sont les élections provinciales et que ces dernières sont réservées aux citoyens néerlandais. Ce qui ne m?empêche pas de m'y intéresser d'un peu plus près que la dernière fois.

Les élections provinciales sont importantes pour le pays parce que ce l'issue de ce scrutin dépend la coloration politique de la première chambre (Eerste Kamer), c'est à dire du sénat néerlandais. Comme je l'explique sur Wikipedia

Les 75 sénateurs sont élus pour un mandat de 4 ans par les États Provinciaux (« Provinciale Staten » en néerlandais). Les États Provinciaux sont les assemblées législatives élues au suffrage universel dans chacune des provinces des Pays-Bas. Une fois élus, les membres des États Provinciaux procèdent à l'élection des sénateurs dans les trois mois qui suivent leur propre élection. La proximité des deux votes donnent aux élections provinciales une coloration nationale puisque la tendance politique du sénat dépend du résultat des élections dans chaque province.

C'est encore plus vrai cette année ou le gouvernement (ou cabinet) en place est un gouvernement minoritaire (Qui est officiellement soutenu par le PVV, parti qui a signé un accord lui offrant une majorité de circonstance). À cause de sa position minoritaire, le gouvernement doit négocier d?arrache pied avec les députés de la deuxième chambre, (Dweede Kamer) pour élaborer les nouvelles lois. Le gouvernement est aussi minoritaire au sénat avec 35 sièges sur 75 et la validation des lois par les sénateurs fait aussi l'objet de tractations qui limite le gouvernement.

L'enjeu de ces élections locales est donc national. Il s?agit de donner (ou pas) au cabinet Rutte une majorité au sénat, ce qui lui donnera une plus (ou moins) grande marge de man?uvre.

L'autre intérêt de ces élections est l'arrivée du PVV, le parti[1] xénophobe de Geert Wilders au sein des États provinciaux ainsi qu'au sénat. La cote de Geert Wilders et de son parti est toujours bonne. Son soutien du présent gouvernement sans y participer est un choix avantageux qui permet au leadeur populiste de continuer à récriminer tout en faisant croire à ses électeurs qu'il est ministre[2].

Notes

[1] Parti qui n'en est pas vraiment un, puisque ce dernier n'a pas de membres et que le seul processus de décision interne se passe entre les synapses du leadeur.

[2] Selon le Volkskrant, 25% des électeurs du PVV et 1/6 de l?ensemble des électeurs pensent que Geert Wilders est ministre du gouvernement Rutte.