La fin des champignons
Le lundi, 1 décembre 2008. - nederlandjes
Les champignons hallucinogènes sont interdits à la vente depuis aujourd'hui aux Pays-Bas. La vente était sérieusement réglementée depuis 1971 et l'année dernière la vente des champignons séchés est devenue interdite. Cette année c'est au tour des produits frais d'être interdit à la vente. Ce n'est pas la fin des haricots, mais pour certains commerces, ça y ressemble. explications :
Nouveau mot : paddo
Si l'on ne fréquente que les supermarchés, on pourrait croire que le mot champignon se traduit par champignon en Néerlandais. En fait, champignon est le nom des champignons blancs (genre champignons de Paris) que l'on retrouve dans la grande distribution et dont la grosseur dépend de la quantité d'engrais versée sur les spores. Si l'on cherche les giroles et morilles sur les marchés, on sait que la vraie traduction de champignons est paddestoelen. Les champignons hallucinogènes, comme beaucoup de drogues ont plein de petits noms sympathiques. En France le diminutif de champi est parfois utilisé, aux Pays-Bas le diminutif de paddestoelen, paddo est très répendu. La vente de champignons hallucinogènes étant autorisée aux Pays-Bas, la culture et la vente se sont développées (comme pour le cannabis) et, vente par correspondance aidant, le paddo a traversé les frontières.
La drogue
Les champignons halucinogènes, contiennent de la psilocine et la psilocybine qui sont des produits listés dans le Tableau I de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 des Nations unies. C'est à ce titre que les champignons hallucinogènes sont interdits en France. D'autres pays comme l'Allemagne ou l'Espagne en limite la vente et l'utilisation. Jusque 2005, les champignons allucinogènes n'était pas interdits dans de nombreux pays européens. Mais c'est aux Pays-Bas, attirant les touristes de la drogue avec leur tolérance sur l'usage de cannabis, que le commerce s'est le plus développé. Les paddos sont vendus dans des smartshops et les touristes les consomment le plus souvent sur place.
L'incident
Fin mars 2007, Gaelle Caroff, un étudiante française de 17 ans s'est donnée la mort en se jetant sur une voie rapide du haut de la terrasse du musée NEMO. Elle venait de consommer des paddos dans le smartshop Innerspace. Les parents qui accompagnaient leur fille à Amsterdam étaient très en colère contre la mairie pour n'avoir pu protéger sa fille d'autant que la vente de drogues est interdite à des mineurs. L'affaire a pris un tournant politique quand elle a été portée devant le parlement par un député extrémiste en mal de publicité. Le débat fait rage. Le ministre de la justice a donc décidé d'aller vers une interdiction des champignons hallucinogènes imitant en cela ses homologues européens qui avait déjà fait ce choix en 2005 (Allemagne, Grande Bretagne et Irlande). La hausse constaté des incidents liés à la prise de ces champignons semble conforter ces choix législatifs.
Les champignons sont maintenant interdits
En 2007, la loi a déjà interdit la vente de champignons psychotropes (comme il faudrait les appeler) sous forme séchée. Sous cette forme ils sont considérés comme une préparation psychotrope ce qui est interdit. La vente des champignons hallucinogènes frais n'a été interdite que cette année, effective au 1er décembre 2008. À partir d'aujourd'hui, les smartshops n'ont plus le droit que de vendre leurs t-shirts et posters psychédéliques. C'est un coup dur pour le petit commerce... Il faudra attendre quelques années avant de voir si cette interdiction fait chuter le nombre d'incident lors que la mafia profitant de la tolérance du cannabis est tout à fait capable de maintenir en place un marché aux champignons.
La cas Amsterdam
Amsterdam compte encore aujourd'hui une vingtaine de smartshops. La municipalité a annoncé aujourd'hui qu'elle était incapable d'appliquer la nouvelle loi et demande au ministère de la justice de lui donner plus d'information sur la méthode à employer[1]. Le maire de la ville indique qu'il a reçu la circulaire du ministère il y a seulement dix jours et que la police n'avait donc pas le temps de mettre en place un dispositif de contrôle. La mafia cité plus haut est peut-être la principale inquiétude du maire . Cette dernière lui donne suffisamment de travail avec le cannabis, la prostitution et l'immobilier pour introduire une nouvelle occasion d'activité avec les paddos. Les smatshops d'Amsterdam ont semble-t-il quelques jours de répit mais il me faut attendre encore un peu pour que je puisse vous dire ce qu'ils vont devenir.
Note
[1] Ce n'est généralement jamais bon de légiférer sur le coup de l'émotion et on semble s'apercevoir maintenant qu'on n'a pas considéré toutes les conséquences de cette loi
Commentaires
le lundi, 5 janvier 2009.
Champignons hallucinogènes
"Le gouvernement se concertera à court terme sur la manière dappliquer dans la pratique linterdiction des paddos", note le Volkskrant (p.3) ; "Le maire dAmsterdam Cohen, notamment, a récemment remarqué quil ne voyait absolument pas comment il fallait appliquer cette interdiction. Il sest demandé si cétait une tâche de la police ou de lAutorité de surveillance des denrées et marchandises (VWA). Mais la VWA nest pas concernée, souligne le ministère de la Justice, parce que la vente de champignons hallucinogènes tombe sous la loi sur lOpium."
"La députée Lea Bouwmeester (PvdA) sirrite du manque de communication entre Klink et les communes. Il a envoyé une lettre aux communes pour leur dire : les paddos sont désormais interdits, appliquez la loi, bonne chance. Cest ridicule. Cela prouve que cest surtout une politique symbolique, sans réflexion sur son application." "Selon le journal télévisé NOS Journaal, le ministre Klink part du principe que la police doit veiller au respect de linterdiction des paddos, mais la ministre Ter Horst (Intérieur) nen serait pas daccord" (également Trouw p.7).
le mercredi, 24 août 2011.
Aujourd'hui, dans les smartshop nous pouvons trouver des truffes hallucinogènes. Mais plus des champi.