Rappel du contexte

Les grands partis dont je vais parler sont de gauche à droite le SP, Groenlinks, PvdA, D66, ChristenUnie, CDA, VVD, SGP, ToN et PVV

Les conseils municipaux sortants ont été élus en 2005 et à l'époque le gouvernement était une coalition de droite conservatrice et libérale formé par le CDA, VVD et D66 et le vote n'a pas été favorable à ces partis. Le VVD a perdu quelques uns de leurs fiefs et le D66 a semblé disparaître. Seul le CDA, parti démocrate chrétien a conservé une bonne assise grace notamment à sa base fidèle, rurale et paysanne. À l'opposé, le vote urbain, ouvrier et étudiant est plutôt acquis aux travaillistes du PvdA. Les élections de 2005 ont été un succès pour ce parti surtout dans leurs fiefs historiques.

Le gouvernement actuel vient de tomber. Les partis de cette coalition chrétienne et centriste, CDA, PvdA et ChristenUnie ne sont pas au plus haut dans les sondages. La coqueluche des sondages, le PVV de Geert Wilders, se fait mousser médiatiquement en insultant critiquant les arabes musulmans. Les seuls à ne pas essayer de le suivre pour profiter de son ora médiatique sont le D66 (libéraux progressistes) et les Groenlinks (verts de gauche).

Les résultats

Les résultats sont publiés sur une carte sur le site du journal Trouw ou sous forme de liste de cylindres sur le site de la NOS. On voit que les grands partis ont conservé leurs fiefs. Le PvdA a conservé des grandes villes comme Amsterdam, Rotterdam, Groningue ou Eindhoven et le CDA de grandes campagnes. Mais à regarder de plus près ces deux partis ont perdu des sièges. Comme le vote est proportionnel, leur majorité relative leur fait relativiser de plus en plus. Le PvdA perd 6 sièges à Amsterdam!

La gauche recule

Le PvdA semble être le parti qui perd le plus de siège mais c'est surtout du au succès que ce parti a remporté aux précédent scrutin municipal. C'est quand même une grosse claque, le parti perd même la majorité dans des villes comme Apeldoorn, Delft, Den Bosch et Maastricht, des gros fiefs travaillistes. Le VVD en profite pour redevenir majoritaire les espaces rurbains comme Diemen, Purmerend ou Lisse ou ce parti est le plus populaire. Plus surprenant, le PvdA laisse la majorité au D66 dans de villes importantes comme Haarlem, Delft, Leyde ou Hilversum. Les votes du PvdA ne se sont pas porté vers le SP, parti de gauche contestataire, ce dernier régresse aussi, vraisemblablement à cause de l'absence de charisme de son nouveau leader. Tout montre un glissement à droite de l'électorat néerlandais. En participant à un gouvernement centriste, les travaillistes ont montré qu'ils pouvaient faire des choses de droite. Mais comme les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie, ils ont voté à droite, par exemple D66.

La droite progresse

Le D66 a vraiment fait un carton, c'est le plus grand gagnant de ces élections, il a gagné des sièges presque partout ou il avait des candidats, +5 sièges à Amsterdam ou Eindhoven, +4 à La Haye ou Nimègue. On a aussi vu que le VVD se consolidait dans beaucoup de ses fiefs perdus et reprend la majorité jusque dans mon arrondissement. Le CDA par contre recule. Le parti du premier ministre perd du terrain dans ses fiefs au profit de partis locaux ou d'autre partis chrétiens comme le SGP ou la ChristenUnie. Il n'arrive à se maintenir que grace à sa base fidèle. Il devient majoritaire à Maastricht et Apeldoorn alors qu'il obtient moins de suffrages qu'au précédent scrutin. C'est une victoire technique due a la dégringolade du PvdA.

L'extrème droite arrive

Le PVV fait une entrée remarqué dans les deux seules villes ou il avait des candidats: La Haye ou il devient le deuxième parti et Almere ou il devient le premier parti avec 9 conseillers municipaux. Officiellement, Geert Wilders ne voulait pas présenter de listes dans d'autres villes parce qu'il n'avait pas de sympathisants suffisamment compétents. Officieusement, il n'a présenté des candidats que dans des villes ou la victoire était assurée ou médiatique. L'agenda du faux blond est ailleurs, il tient à assurer sa promotion pour les prochaines élections générales. Très bonbon calcul, le gouvernement vient de tomber et les élections sont dans moins de 5 mois. À coté de cela, l'autre parti xénophobe, le parti TON (fiers des Pays-Bas) de Rita Verdonk était présent dans plus de communes, il gagne un siège à Amsterdam, 5 sièges à Den Helder, personne n'en parle...

Les verts de gauche progressent aussi

Le seule progression à gauche est celle de Groenlinks. Ce parti est né il y a 20 ans du regroupement de divers partis de gauche, radicaux ou chrétiens, qui ont mis en avant la question écologique. Depuis, ce parti s'est toujours retrouvé dans l'opposition mais participait à la vie politique en défendant ses idées de manière intelligente. Il y a eu quelques maires issus de groenlinks ces 10 dernières années mais jamais dans de grandes agglomérations. Cela pourrait changer. À l'issue de ce scrutin, les verts de gauche sont majoritaires dans les villes d'Utrecht et de Nimègue. Le gouvernement pourait en tenir compte pour ses prochaines nominations de bourgmestres. Les listes Groenlinks gagnent quelques points voir quelques sièges (presque) partout ailleurs. Une progression modeste qui ne rattrape pas la chute de la gauche mais qu'il convient de souligner.

Les partis chrétiens se maintiennent

En dehors du CDA, le grand parti chrétiens démocrate du pays, il y a d'autres partis chrétiens dont le role au niveau national est marginal, même si la ChristenUnie est aujourd'hui au gouvernement. Ces partis ont néanmoins leurs fiefs électoraux dont ils conservent la majorité au sein des conseils municipaux. Il s'agit surtout des communes de la bible belt néerlandaise (autour de Staphorst) et des communes rurales de Zélande et de Gueldre.

Les partis locaux s'étendent

Les années 1990-2000 ont vu la montée des partis locaux Leefbaar (vivables) dont le plus connu est Rotterdam Leefbaar (Rotterdam vivable) dont est issue Pim Fortyun. Ces partis populistes s'opposaient vivement aux gouvernement en place. Ces partis contestataires eurent du pas mal de succès dans les grandes villes. Ils ont encore après ce scrutin 14 sièges à Rotterdam, 2 à Hilversum, 3 à Almere tout comme à Akmaar. Dans des villes plus petites, c'est le parti Gemeente belangen (les préoccupations municipales) qui atire les suffrages, il semblerait que ces partis locaux soient plus pragmatiques que les Leefbaar citadins. Durant ce scrutin, de nombreuses communes se retrouvent avec un parti local (ou plusieurs) majoritaire. Un «simple» exemple est la commune de Simpleveld 4 sièges pour Burger belangen (préoccupations citoyennes) 3 sièges pour Leefbaar, 3 sièges pour SimpLok (?) 2 sièges pour le CDA et 1 pour le PvdA. Il est difficile de faire une analyse, les partis locaux font des campagnes sur des thèmes locaux, comme le parti Red Amsterdam voulant faire arrêter la construction de la nouvelle ligne de métro. Ce parti a gagné un siège.