Pendant la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2007, le candidat Sarkozy a fait la promesse de rendre la scolarité de tous les élèves français résidant à l'étranger gratuite. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient mais il semblerait que le président Nicolas Sarkozy soit l'un de ceux qui croient à cette mesure. Elle a donc été appliquée dès la rentrée de septembre 2007 pour les terminales, avec pour objectif d'ajouter un niveau par an. Depuis la rentrée de septembre 2009, tous les lycéens français scolarisés à l'étranger n'ont plus de frais de scolarité.

À première vue, cette mesure semble intéressante, évitant des frais supplémentaires à des familles qui doivent déjà faire face à tous les tracas de l'expatriation. En fait cette mesure est coûteuse et les bénéfices pour la France ne sont pas évidents. Elle pose des questions et c'est pour cela que le député Patrick Roy s'en est fait l'echo dans une question écrite adressée au Ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner. Dans sa réponse, ce dernier se fait l'echo des avancés de cette mesure et des concertations autour de l'enseignement français à l'étranger dont le champ dépasse les seuls frais de scolarité des français. En bon diplomate il ne répond pas à la question essentielle: est ce que c'est une bonne mesure ou non ?

Et pour cause, cette mesure, ce n'est pas lui qui la veut mais il doit la tenir, elle source de débats à chaque fois que le budget des affaires étrangères est discuté[1]. Il y vraisemblablement de meilleurs moyens d'utiliser cette enveloppe budgétaire mais il est préférable de ne pas le dire. C'est une mesure voulue par le Président de la République et on ne discute pas. Connaissant l'oiseau, il est fort probable qu'il tienne à cette promesse parce qu'elle a tout d'une mesure démagogique. Elle est facile à expliquer et difficile à mettre en place et elle à un effet directement visible pour l'électeur de base. C'est pourtant un fausse bonne idée[2].

Les écoles françaises de l'étranger ont des statuts variés, certains sont gérés directement par l'AEFE mais la plupart sont des établissement privés au statut poche des écoles libres en France. L'école française aux Pays-Bas (le lycée Van Gogh) a un statut d'école privée sous contrat aux Pays-Bas, en plus d'être conventionné avec l'AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger). Chaque école française à l'étranger ayant sa spécificité, ce n'est pas évident de prévoir tous les problèmes générés par cette mesure. Heureusement l'AEFE gère tout ça dans la concertation puisque cela fait partie de sa mission.

Notes

[1] Lire les discussion de la commission élargie de novembre 2008 sur ce sujet

[2] Comme l'expliquait l'élu des français de l'étranger pour les Pays-Bas dans son bulletin de mars 2008 (copie sur demande)